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West Ham, Graham Potter, Premier League, défense aérienne, mercato : autant de thèmes qui résument les difficultés apparentes des Hammers au London Stadium, comme l’a illustré la nouvelle défaite à domicile face à Tottenham.
West Ham, Graham Potter, Premier League, défense aérienne, mercato
Il y a des journées où l’on peut se demander si West Ham parviendra un jour à résoudre l’énigme du London Stadium — samedi en faisait partie. Le vaste stade est presque retombé dans le silence durant les 20 dernières minutes d’une défaite à domicile et l’intensité sur le terrain a suivi. Battus de nouveau par un rival londonien supérieur, les supporters laissent peu à peu place à l’apathie, loin du tumulte du Boleyn Ground à Upton Park.
Tottenham a dominé la rencontre : prise d’ascendant dès la seconde période, ouverture du score sur corner et course au large après le carton rouge de Tomas Soucek à la 54e minute. Les fans des Spurs ont railleur les hôtes avec des chants évoquant exercices d’incendie, bibliothèques et relégation. West Ham a perdu ses deux matches à domicile cette saison et n’a plus gagné chez lui depuis sept rencontres, une série qui remonte à février contre Leicester.
Défaillances contre Tottenham : coups de pied arrêtés et supériorité aérienne
Les plans de Thomas Frank sur coups de pied arrêtés se sont révélés déterminants. Tottenham a obtenu 13 corners, frappant quasiment tous dans une surface de réparation surchargée. Le gardien Mads Hermansen a souffert sous la pluie de centres : « il était collé sur sa ligne », selon l’observation générale, incapable de commander son espace aérien.
Malgré des interventions défensives lors des premières corners, West Ham n’a pas su corriger son principal point faible. Le premier but est survenu dès le premier corner de la seconde période, Pape Matar Sarr marquant de la tête depuis le second poteau, resté totalement seul — une erreur que Graham Potter a qualifiée. Le second but était lui aussi une tête, signée Lucas Bergvall, qui a profité d’un appel derrière les centraux sur une relance simple depuis la défense.
Vulnérabilités aériennes et conséquences tactiques
Les lacunes dans le jeu de tête sont manifestes. Sunderland avait déjà exploité ce point faible en ouverture de saison, Tottenham a reproduit l’exercice, et il est probable que Crystal Palace cible la même faiblesse à venir. Mads Hermansen ne commande pas suffisamment son aire, et l’effectif manque de joueurs volontaires et robustes dans les duels aériens, au-delà des deux défenseurs centraux et de Soucek.
La nervosité qui s’installe face aux centres haut rend l’ensemble auto‑entretenu : appréhension, hésitation puis faute ou positionnement défectueux. L’absence d’un leader défensif capable de reprendre les responsabilités dans ces situations semble peser. Le retour et la disponibilité de Niclas Fullkrug seraient utiles pour apporter du poids aérien en attaque.
Problèmes offensifs : manque d’un point d’appui
West Ham a animé le match par intermittence mais, sans Fullkrug, n’a pas disposé d’un véritable point d’appui pour conserver le ballon et soulager sa défense lorsque Tottenham prenait le contrôle. Fullkrug est resté sur le banc, de retour d’une sélection internationale en soignant une petite blessure, tandis que Callum Wilson n’est pas encore jugé apte à assurer 90 minutes, selon Potter.
La présence de Fullkrug apporterait une option aérienne et une présence physique dans la surface adverse ; son indisponibilité réduit la palette tactique de Potter.
Milieu dépassé et manque de profondeur
La Premier League se caractérise toujours par son intensité physique, en particulier au milieu de terrain, et Tottenham a dominé ce secteur grâce au trio Palhinha–Pape Sarr–Bergvall, qui a pris le dessus sur James Ward‑Prowse et Soucek. Ward‑Prowse paraît de plus en plus léger au milieu du terrain, peut‑être en partie à cause du profil des joueurs qui l’entourent.
Soucek, déjà peu rapide, a payé une mauvaise réception et une arrivée tardive sur un duel avec Palhinha, ce qui a valu le carton rouge. « How he would love a player of Rice’s calibre. Or the £100million to invest again. » : la référence au besoin d’un profil type Declan Rice ou d’un investissement massif reste présente ; cela représente environ 118 000 000 € à titre indicatif.
Les quatre de devant — Jarrod Bowen, Lucas Paquetá, Crysencio Summerville et Mateus Fernandes — travaillent beaucoup offensivement (courses de pressing, replis défensifs), mais Potter pourrait devoir sacrifier l’un d’eux pour renforcer le milieu et offrir un socle plus sûr aux créatifs.
Options restreintes sur le banc et conséquences mercato
Les solutions en match se sont avérées limitées. Aaron Wan‑Bissaka s’est retiré avant le coup d’envoi, malade, et a été remplacé sur la feuille de match par Lukasz Fabianski, si bien que le banc comptait deux gardiens. Il y avait aussi deux attaquants de rechange, mais aucun n’était pleinement apte.
Potter avait choisi de ne pas titulariser Wilson pour préserver une carte d’impact, mais la situation à dix puis la concession rapide du second but ont rendu la tactique inutile. Un passage à une défense à trois pourrait apporter davantage de densité aérienne, mais ce ne sont que des options limitées face à un adversaire investi et à un effectif plus profond, notamment du côté de Spurs, renforcé par des investissements du haut niveau européen.
En l’état, West Ham paie le prix d’erreurs antérieures sur le mercato : manque de profondeur et déséquilibres dans l’effectif compliquent la tâche de Graham Potter pour obtenir rapidement des résultats tout en essayant d’imposer un style de jeu plus séduisant.