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Wes Streeting, le secrétaire britannique à la Santé, a réagi publiquement pour contrecarrer une affirmation de Donald Trump selon laquelle le paracétamol (Tylenol) pris pendant la grossesse provoquerait l’autisme ; l’intervention visait à rassurer les futures mères et à limiter la diffusion de misinformation sur les médicaments au Royaume-Uni.
Réponse immédiate de Wes Streeting après l’intervention de Trump sur le paracétamol
Alors qu’il revenait en voiture à Londres après une cérémonie de lever de drapeau marquant la reconnaissance britannique de la Palestine, Wes Streeting a pris connaissance sur son téléphone de l’alerte selon laquelle le président américain avait averti les femmes de « Don’t take Tylenol ». « He was aghast, » a raconté un conseiller. Streeting, déjà attendu le lendemain matin dans une émission matinale, a choisi de répondre sans ambiguïté et publiquement.
« I trust doctors over President Trump, frankly, on this, » he said. « I’ve just got to be really clear about this: there is no evidence to link the use of paracetamol by pregnant women to autism in their children. None.
So I would just say to people watching: don’t pay any attention whatsoever to what Donald Trump says about medicine. In fact, don’t even take my word for it, as a politician – listen to British doctors, British scientists, the NHS. »
Le discours de Streeting a été complété par une stratégie de « flood the airwaves » que son ministère (DHSC) avait commencée à déployer la veille : responsables du Medicines and Healthcare products Regulatory Agency, NHS England, Royal College of GPs, Royal Pharmaceutical Society et UK Health Security Agency ont relayé des messages similaires lors d’interviews médiatiques tout au long de la journée.
Pharmacies, organisations médicales et réactions d’experts au Royaume‑Uni
Des organismes de santé et associations ont vivement contesté l’affirmation de Trump. La National Autistic Society a pointé « the incessant misinformation about autism from President Trump and [the US health secretary] Robert F Kennedy Jr », estimant que cela risquait de saper des décennies de recherches et de laisser les personnes autistes « dismayed and frightened ». L’Organisation mondiale de la santé et des instances médicales américaines ont délivré des messages concordants contestant tout lien établi entre paracétamol pris pendant la grossesse et l’autisme.
Le DHSC a aussi fourni aux médecins et à des influenceurs des fiches d’information et des briefings sur le paracétamol et la grossesse pour assurer la diffusion de données fiables sur des plateformes comme X, TikTok et Instagram. Les spécialistes alertent sur le risque concret : si des femmes enceintes évitent le paracétamol, fièvres ou douleurs non traitées pourraient nuire à leur santé ou à celle du fœtus.
Une enquête menée auprès de 500 pharmacies a montré que 24 % d’entre elles ont rencontré cette semaine des patients s’interrogeant sur la sécurité du paracétamol. « These are alarming findings which show that comments made in the US are having a direct impact on patients in the UK and potentially deterring some from taking what are proven and safe medical treatments, » a déclaré Olivier Picard, président de la National Pharmacy Association.
Experts en santé publique : l’ampleur de la misinformation et les réponses possibles
Plusieurs spécialistes ont qualifié les propos de Trump d’extrêmement préoccupants. Helen Bedford, professeure de santé infantile à UCL, a déclaré :
« I was horrified, because it’s not evidence-based and he is the most powerful man in the world. It was shocking because you know the impact it’s going to have, not just on pregnant women but also because it implies that autism is something to be avoided. It was a horrifying announcement, damaging and dangerous. »
La psychologue Dr Susanna Kola-Palmer a souligné le rôle du biais d’autorité :
« People are prone to authority bias, trusting and believing what someone in authority says just because they are an authority figure, not necessarily because they are right. Donald Trump, as the US president, is a powerful public figure and therefore lots of people will accept what he says without questioning it.
When health misinformation is being peddled so publicly by such a powerful person, it is both deeply troubling and dangerous, as it risks eroding public trust in science and compromising public health. »
Les experts estiment que lutter efficacement contre la désinformation nécessite plus que des fiches et sites officiels : il faut multiplier les conversations individuelles entre patients et professionnels de santé, renforcer les effectifs (notamment les visiteurs de santé) et changer l’approche clinique pour favoriser des rendez‑vous proactifs avant traitement. Chris van Tulleken a précisé qu’il est essentiel de « meet people where they are » et de ne pas balayer d’un revers de manche les inquiétudes — même conspirationnistes — car certaines pratiques pharmaceutiques ont, par le passé, causé des torts.
Sur le plan numérique, la WHO a mis en place le réseau Fides pour rassembler plus de 1 000 professionnels de santé actifs sur les réseaux sociaux afin d’amplifier du contenu fiable. Dr Alex Ruani a insisté : « Big tech already know how to downrank, demote, deamplify or quarantine content. These processes can and should be applied to high-risk content [about health]. » Elle propose des « friction nudges », pop‑ups ou avertissements au moment de l’exposition au contenu douteux, pour alerter avant le partage.