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Une étude récente indique que le tabagisme parental pendant l’adolescence est lié à un vieillissement biologique accéléré chez leurs enfants. Les chercheurs ont observé des signes de vieillissement plus rapides, mesurés par des horloges épigénétiques, chez les personnes dont les parents ont commencé à fumer à l’adolescence, en particulier avant ou autour de l’âge de 15 ans.
Contexte de la recherche
La recherche a été conduite par une équipe de l’université de Bergen, en Norvège, et présentée lors du congrès de la Société européenne de pneumologie (ERS) à Amsterdam, qui s’est tenu du 27 septembre au 1er octobre.
Les résultats ont également été relayés sur la plateforme EurekAlert. Les auteurs soulignent l’importance de mieux comprendre l’impact du tabagisme adolescent non seulement sur la génération actuelle, mais aussi sur la suivante.
Méthode : mesurer le vieillissement biologique
Les chercheurs ont utilisé un indicateur éprouvé du vieillissement biologique connu sous le nom d’« horloges épigénétiques ». Ces horloges se basent sur l’accumulation de modifications épigénétiques — notamment la méthylation de l’ADN — qui n’altèrent pas la séquence génétique mais modifient l’expression des gènes.
Ces changements épigénétiques sont associés non seulement au vieillissement mais aussi à des maladies liées à l’âge.
- Les marqueurs épigénétiques augmentent avec l’âge chronologique.
- Ils sont corrélés à des risques accrus de maladies telles que le cancer et la démence.
- Ils servent ici à comparer l’âge biologique des enfants par rapport à leur âge réel.
Principaux résultats
Les conclusions montrent une augmentation significative du vieillissement biologique chez les personnes dont les parents ont commencé à fumer pendant l’adolescence, en particulier quand le début du tabagisme remonte à l’âge de 15 ans ou avant.
- Effet marqué lorsque le parent a commencé à fumer durant sa puberté (≤ 15 ans).
- Augmentation faible du vieillissement biologique lorsqu’un parent a commencé à fumer plus tard dans la vie.
- Aucun schéma clair observé pour les mères qui fumaient avant la grossesse.
Le chercheur principal présentateur au congrès, le Dr Juan Pablo López Cervantes, a déclaré : « Nos travaux antérieurs montraient que fumer pendant la puberté peut nuire non seulement au fumeur, mais aussi à ses enfants. Dans cette étude, nous avons voulu voir si le tabagisme parental durant l’adolescence affecte aussi le vieillissement biologique des générations suivantes. »
Interprétation et hypothèses biologiques
Les auteurs avancent que le tabagisme pendant l’adolescence pourrait endommager les cellules germinales en développement, notamment les spermatozoïdes chez les garçons, et que ces altérations pourraient être transmises aux descendants.
Ils précisent que la recherche n’explique pas complètement le mécanisme sous-jacent, mais suggèrent que des modifications de la matière génétique ou épigénétique des cellules reproductrices pourraient jouer un rôle dans la transmission d’un vieillissement accéléré.
Conséquences pour la santé publique
Les chercheurs appellent à renforcer les efforts de prévention du tabagisme chez les adolescents. Ils estiment que réduire le tabagisme adolescent protège non seulement la génération actuelle mais aussi potentiellement les générations futures.
- Renforcer les campagnes de prévention ciblant les jeunes.
- Surveiller l’usage d’autres produits à base de nicotine chez les adolescents.
- Poursuivre les recherches pour mieux comprendre les mécanismes de transmission intergénérationnelle.
Les auteurs rappellent que, bien que les résultats soient encore préliminaires, ils sont importants pour alerter sur les risques potentiels du tabagisme adolescent et encourager des politiques de santé publique plus strictes.