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La police brésilienne, avec l’appui d’Interpol et de forces régionales, a mené l’une des opérations les plus coordonnées à ce jour contre les réseaux impliqués dans l’extraction illégale d’or en Amazonie. Les autorités ont détruit des centaines de plateformes et engins de dragage utilisés le long du Rio Madeira, l’un des principaux affluents de l’Amazone.
Les premiers bilans fournis par Interpol et la police fédérale brésilienne font état de pertes matérielles et financières importantes pour les réseaux criminels, ainsi que de dommages écologiques considérables dans la zone affectée.
Démantèlement : chiffres et impact financier
Interpol a annoncé le démantèlement de 277 radeaux de dragage flottants, évalués à environ 6,8 millions de dollars. Après prise en compte de la perte de minerai, des équipements et des dégâts environnementaux, les autorités estiment les pertes subies par les groupes criminels à près de 193 millions de dollars.
Ces chiffres reflètent l’ampleur industrielle de l’extraction illégale, souvent organisée par des réseaux bien financés et intégrés à d’autres activités criminelles.
- Radeaux démantelés : 277
- Valeur estimée des radeaux : ~6,8 millions USD
- Perte totale estimée (or, matériel, dommages) : ~193 millions USD
Zone touchée et méthodes d’investigation
Les opérations se sont concentrées le long du Rio Madeira, qui prend sa source dans les Andes et traverse la Bolivie avant de rejoindre le bassin amazonien au Brésil. Cette région subit depuis longtemps l’impact des activités minières illégales et des crimes environnementaux.
Plus de 100 agents ont utilisé des images et données satellites pour cartographier une zone d’environ 400 km² de forêts et de cours d’eau affectés par l’exploitation illégale. Ces outils ont permis de cibler des foyers d’activité et de planifier des interventions coordonnées.
Référence technique (satellite) : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2024/3/9/%D8%A7%D9%84%D8%A3%D9%82%D9%85%D8%A7%D8%B1-%D8%A7%D9%84%D8%B5%D9%86%D8%A7%D8%B9%D9%8A%D8%A9
Coordination régionale et rôle d’Interpol
La brigade de protection de l’environnement et de l’Amazonie de la police fédérale brésilienne a dirigé les raids, avec l’appui d’un nouveau centre régional de coordination reliant les forces de plusieurs pays amazoniens.
Interpol a indiqué que des officiers de liaison de Bolivie, Brésil, Colombie, Guyana, Pérou et Suriname ont participé à l’opération, sans préciser les dates exactes des interventions. L’organisation a souligné que l’action s’inscrit dans une série d’opérations transfrontalières visant l’or illégal, la déforestation et le trafic d’espèces sauvages.
Présentation d’Interpol : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2015/6/11/%D8%A7%D9%84%D8%A5%D9%86%D8%AA%D8%B1%D8%A8%D9%88%D9%84-%D8%B4%D8%B1%D8%B7%D8%A9-%D8%AA%D8%B9%D8%A8%D8%B1-%D8%A7%D9%84%D8%AD%D8%AF%D9%88%D8%AF
Le secrétaire général d’Interpol, Valdési Orquiza, a qualifié l’opération de « nouveau chapitre » dans la protection de l’Amazonie, attestant que la coopération régionale peut frapper les structures financières derrière les délits environnementaux.
Conséquences environnementales et sanitaires
Les activités minières illégales provoquent une déforestation importante, la destruction des sols et la contamination des cours d’eau. L’usage de mercure et parfois de cyanure dans l’extraction de l’or pollue les rivières et met en danger les écosystèmes et les communautés locales.
Les autorités brésiliennes ont prélevé des sédiments et d’autres échantillons pour analyses criminologiques et toxiques. Des tests médicaux ont également été proposés aux populations locales afin de détecter d’éventuelles expositions à des substances dangereuses liées au minage.
- Analyses recherchées : origine des matériaux, mercure, cyanure
- Mesures sanitaires : dépistage des populations exposées
Enquêtes et poursuites ciblées
La police fédérale brésilienne a indiqué que les investigations visent principalement à identifier et poursuivre les financiers et les dirigeants des réseaux, et non uniquement les travailleurs des sites miniers, souvent exploités et précaires.
Les opérations de saisie et de destruction d’équipements s’inscrivent dans une stratégie visant à couper les sources de financement et à désorganiser les chaînes logistiques des groupes criminels.
Contexte et impacts sur les populations autochtones
Un rapport de Greenpeace a révélé que plus de 4 200 hectares de forêt tropicale ont été détruits au cours des deux dernières années en raison de recherches d’or sur des terres autochtones dans le nord du Brésil.
Les prospecteurs illégaux pénètrent ensuite dans les zones protégées, abattent massivement les arbres et creusent le sol pour extraire l’or, sans considération pour les conséquences écologiques ni pour les droits des communautés locales.
Selon Greenpeace, des réseaux de contrebande et des groupes liés au trafic de stupéfiants contrôlent désormais des zones de prospection, entraînant violences et attaques mortelles contre des autochtones qui tentent de résister.
Calendrier diplomatique et visibilité internationale
L’opération intervient quelques semaines avant la tenue du sommet climatique COP30 à Belém, dans le nord du Brésil. Le pays devrait y mettre en avant ses efforts pour lutter contre la destruction de l’Amazonie et le minage illégal.
Les autorités espèrent que les résultats opérationnels et l’accent mis sur la coopération régionale renforceront la pression contre les réseaux criminels exploitant les ressources naturelles de la forêt tropicale.