Accueil SantéMoratoire sur les maternités : Les inquiétudes du Collège des gynécologues

Moratoire sur les maternités : Les inquiétudes du Collège des gynécologues

par charles

À chaque fermeture de maternité, des interrogations et des craintes resurgissent: la maternité de proximité sera-t-elle suffisante pour que les femmes enceintes atteignent, en temps voulu, la grande maternité ? Ne serait-il pas préférable de maintenir les petites structures pour offrir une solution de proximité aux jeunes parents ? L’éloignement des maternités serait-il l’un des facteurs de l’inquiétante hausse de la mortalité maternelle et infantile en France ?

Dans un communiqué de presse, le Collège national des gynécologues et obstétriciens de France (CNGOF) affirme que l’éloignement des maternités n’est pas en cause dans les mauvais chiffres de la périnatalité. « Au contraire, tous les chiffres disponibles montrent que la sécurité est la plus élevée dans les pays qui ont su renoncer aux petites maternités », déclare le Collège, qui déplore également le vote, le 15 mai dernier, d’un moratoire sur la fermeture des maternités à l’Assemblée nationale.

Des maternités aux équipes incomplètes

Le CNGOF explique que préserver les petites maternités n’est pas suffisant en soi. Pour que l’établissement fonctionne et que la sécurité des mères et des bébés soit assurée, il faut des équipes au complet: pédiatre, gynécologue, sage-femme, anesthésiste, auxiliaire de puériculture… « Pour assurer la sécurité, les soins doivent obligatoirement reposer sur des équipes stables et soudées. Aujourd’hui, en France, la majorité des équipes est fragilisée: on ne compte plus les maternités sans pédiatre ou celles contraintes de faire appel à des médecins intérimaires anesthésistes ou obstétriciens qui ne peuvent pas constituer une équipe efficace et sûre sur la durée », déplore le CNGOF.

Il souligne que, telles quelles, ces petites maternités ne peuvent prendre correctement en charge des grossesses à risque — ces dernières augmentent avec l’âge des patientes, les facteurs de diabète et d’hypertension, et les fragilités économiques — et que la fermeture des maternités de proximité ne résout pas les enjeux de sécurité et de qualité des soins.

Des propositions et mesures pour la sécurité périnatale

Le CNGOF affirme que maintenir coûte que coûte toutes les maternités existantes sans renforcer les ressources revient à dilapider des moyens et dégrader la qualité des soins. Il plaide pour la création de Centres Périnatals de Proximité et pour le renforcement des maternités, jugeant qu’une planification territoriale rationnelle est indispensable: c’est la seule réponse fiable pour réduire la mortalité maternelle et néonatale.

Autrement dit, il faut un parcours de soins spécifique et adapté aux territoires, afin de ne pas laisser les femmes enceintes sans solution et d’assurer leur transfert vers la maternité adaptée lorsque nécessaire.

Le texte adopté à l’Assemblée le 15 mai prévoit aussi une formation obligatoire aux gestes d’urgence obstétriques pour les équipes des petites maternités. Par ailleurs, pendant le moratoire, un état des lieux sera réalisé sur les maternités pratiquant moins de mille accouchements par an pour évaluer si les conditions restent réunies pour garantir des accouchements en toute sécurité.

Enjeux territoriaux et sécurité périnatale

En résumé, les propositions du CNGOF insistent sur la sécurité des mères et des bébés et sur la nécessité d’organiser les soins selon les réalités territoriales. La planification et le renforcement des services périnataux visent à garantir des parcours de soins adaptés et des transferts rapide vers les établissements compétents, afin de protéger les naissances et réduire les risques liés aux grossesses à risque.

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