Un tribunal de Pskov, dans le nord-ouest de la Russie, a ordonné vendredi le maintien en détention provisoire de Lev Chlosberg, 61 ans, figure éminente du parti Iabloko, jusqu’en février pour diffusion de fausses informations sur l’armée russe, alors même que sa mise en résidence surveillée devait prendre fin peu après.
Depuis juin, il avait été assigné à résidence à plusieurs reprises dans le cadre de diverses accusations. Le parquet a expliqué que la détention provisoire restait nécessaire en raison des faits qui lui sont reprochés et afin de préparer le procès.
Suite à l’annonce du tribunal, Lev Chlosberg a remercié ses soutiens en affirmant: Amis, ne perdez pas espoir. La liberté est en nous. Je vous aime, message relayé par son groupe de soutien sur les réseaux sociaux.
Ce militant des droits de l’homme est connu comme critique de longue date du président Vladimir Poutine et comme ancien député de Pskov. Iabloko demeure l’un des rares partis officiellement enregistrés en Russie qui dénoncent le conflit en Ukraine. D’autres responsables du parti, notamment Maxime Krouglov et Nikolaï Rybakov, sont aussi poursuivis en raison de leur pacifisme.
Amnesty International a déploré la pression croissante exercée sur Iabloko et a rappelé que, selon elle, les autorités utilisent des méthodes destinées à affaiblir l’opposition. En vue des élections législatives prévues en 2026, l’organisation affirme que les autorités démantèlent progressivement ce qui reste de l’opposition politique pacifique.
La plupart des figures de proue de l’opposition se sont exilées, et certains dissidents estiment que Lev Chlosberg n’a pas condamné suffisamment fermement l’offensive russe et qu’il a critiqué les contre-attaques ukrainiennes.