Malgré le feu vert du conseil départemental des Hauts-de-Seine, accordé vendredi 5 décembre 2025, le retour du Racing Métro 92 à Colombes ne se fera pas sans entraves. Un recours et des divergences politiques pourraient ralentir le projet d’occupation temporaire et la réouverture du stade Yves-du-Manoir.

Lors de sa séance, le conseil départemental a effectivement voté en faveur d’une autorisation d’occupation temporaire (AOT) de cinquante ans pour le club, mais le dossier n’est pas clos. Un recours déposé par le Racing Club de France, club de football évoluant en N3, risque d’allonger les délais et de compliquer les perspectives de calendrier.
Selon Pierre-Christophe Baguet, vice‑président du département et maire de Boulogne-Billancourt, « le litige peut se régler vite, et si cela se fait avant le printemps 2026, on peut espérer une ouverture du stade pour la saison 2027-2028, » précisant toutefois que l’objectif initial de 2026-2027 est désormais incertain. Le risque demeure que le litige voie une solution devant le tribunal administratif et retarde davantage le projet.
Les élus présents n’ont pas tous exprimé une voix unanime sur ce dossier jugé crucial. Najib Benarafa, conseiller départemental écologiste d’opposition et élu à Colombes, affirme que « les habitants de Colombes sont ravis du retour du Racing dans son stade historique », tout en soulignant des points d’attention. Il évoque notamment une opération profitable surtout au Racing Métro 92 et pourrait mettre le département dans l’embarras, citant un loyer jugé très faible équivalant « à un mois de salaire » d’une vedette du club.
Pour le département, le Racing Métro 92 versera une part fixe de 77 350 € par an. À cela s’ajoute une part variable égale à 3 % du chiffre d’affaires brut de la billetterie, avec un plan d’un minimum garanti de 45 000 € chaque année. Au total, le département perçoit donc au moins 122 000 € annuels via ce partenariat. Le montage suscite aussi des craintes quant à la marge de manœuvre laissée au club dans la gestion de l’outil, et la perspective d’un naming potentiel serait susceptible de transformer Yves-du-Manoir en « Lactalis Yves-du-Manoir » — une perspective qui, selon l’élu, « vend l’âme du stade au plus offrant » et mérite une révision des termes.
Georges Siffredi, président du conseil départemental, balaie ces inquiétudes. « Je ne connais pas de clubs de rugby qui gagnent des millions. Un club, ça coûte plus que cela ne rapporte », affirme-t-il, rappelant que les pouvoirs publics soutiennent le retour du rugby à Yves-du-Manoir. Il assure que l’objectif n’est pas de laisser le stade vide et affirme que le Racing est « le seul candidat », prêt à investir près de 23 millions d’euros pour rénover le stade et porter la capacité à 14 000 places.
Le plan du club prévoit notamment la création de deux nouvelles tribunes, la construction d’un bâtiment d’accueil comprenant boutique, espaces réceptifs et tribune additionnelle. Une fois le Racing de retour, le club prévoit de jouer encore quelques matchs phares à la Défense Arena. Le calendrier reste soumis à l’issue du recours et à la décision administrative.