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Syrie modèle de stabilité, Israël accusée d’exporter les crises

by Sara
Syrie, Israël, Qatar

Le président syrien Ahmad al‑Shar’ a affirmé à Doha que la Syrie se dirige vers un modèle de stabilité, accusant Israël « d’exporter les crises » et appelant au retrait des forces israéliennes des territoires syriens occupés. Il a souligné que le pays doit se concentrer sur la construction d’institutions durables plutôt que sur la dépendance à des individus, et a insisté sur la nécessité de préparer le cadre légal et constitutionnel avant la tenue d’élections.

Accusations contre Israël

Lors d’une intervention au 23e Forum de Doha, al‑Shar’ a déclaré que l’année écoulée a été marquée par une intensification des opérations israéliennes sur le sol syrien. Il a présenté des chiffres pour illustrer ce qu’il a qualifié d’« attaques continues ».

  • Environ 1 000 raids aériens ciblant la Syrie l’année passée.
  • Près de 400 incursions signalées sur le territoire syrien.

Malgré ces critiques, il a réaffirmé le respect de l’accord de 1974, tout en demandant au monde de soutenir la revendication syrienne relative au retrait israélien des terres occupées.

Le président syrien Ahmad al‑Shar' s'exprimant au Forum de Doha

Bâtir des institutions stables et inclusives

Al‑Shar’ a insisté sur l’importance d’une « État‑institutions » capable d’assurer la continuité de l’État indépendamment des personnes en place. Selon lui, dépendre d’individus expose le pays à des risques liés à la maladie ou au décès.

Il a expliqué que même des monarchies avancées ont dû instaurer des systèmes internes robustes pour garantir la permanence de l’État. Pour al‑Shar’, la priorité est d’édifier des institutions qui survivent au départ ou à la disparition des dirigeants.

Sur la représentativité, il a nié l’existence d’une logique de quotas confessionnels pour la distribution des postes, affirmant que la sélection se fait sur la base de la compétence, quelle que soit l’appartenance religieuse ou ethnique.

Sécurité intérieure et procédures judiciaires

Face aux récents incidents sécuritaires, le président a indiqué que le gouvernement a mis en place des commissions d’enquête et invité des délégations internationales à constater la situation.

Il a précisé que des procès ont été instaurés pour juger les auteurs d’exactions commises notamment sur la côte et à al‑Suweyda. Al‑Shar’ a qualifié ces faits de « phénomènes négatifs limités » et assuré que les responsables seraient sévèrement sanctionnés.

Calendrier électoral et préparation constitutionnelle

Al‑Shar’ a rappelé que, suite à la libération de Damas, un congrès national et une déclaration constitutionnelle provisoire ont été adoptés. Cette déclaration a prolongé le mandat du président actuel pour cinq ans, dont une année s’est déjà écoulée.

Il a expliqué que les quatre années restantes doivent servir à promulguer lois et procédures internes, rédiger la Constitution et créer le cadre juridique nécessaire à des élections représentatives véritables.

Ahmad al‑Shar' lors d'une session du Forum de Doha

« Que signifie le terme ‘terrorisme’ ? »

Interpellé sur des accusations le liant à l’ancien réseau Al‑Qaïda, al‑Shar’ a rejeté l’étiquette de « terroriste » et s’est interrogé sur la définition même du terme. Il a dénoncé l’usage politisé de cette qualification, souvent lancée sans preuves suffisantes.

Pour étayer son propos, il a comparé le bilan humain des conflits, évoquant près de 60 000 morts à Gaza et plus d’un million de morts en Syrie sur quatorze ans, ainsi que plus de 250 000 personnes portées disparues et la mise en déplacement de plus de 14 millions de personnes.

Al‑Shar’ a insisté sur le fait qu’il n’a « jamais nui à des civils » et a rappelé son expérience de combattant sur plusieurs fronts, affirmant avoir agi pour protéger les populations civiles.

Droits des femmes et participation sociale

Le président a mis en avant la place des femmes dans la société syrienne, affirmant qu’elles jouissent de pleins droits et participent aux instances gouvernementales et parlementaires.

Il a cité l’exemple d’une université fondée à Idlib où les femmes constituaient les deux tiers des étudiants, préparant ainsi leur intégration dans les administrations et le marché du travail.

Pour al‑Shar’, la situation des femmes n’inspire pas d’inquiétude majeure : « Nous craignons plutôt pour l’homme syrien », a‑t‑il déclaré, en soulignant la nécessité d’une inclusion généralisée.

Le Forum de Doha : thèmes et participation

La 23e édition du Forum de Doha, organisée sous le thème « Consolider la justice : des promesses à la réalité tangible », réunit des dirigeants et experts pour débattre de solutions applicables aux grands défis mondiaux.

  • Plus de 6 000 participants attendus.
  • 471 intervenants provenant d’environ 160 pays.
  • Sujets abordés : sécurité alimentaire, énergie, changement climatique, intelligence artificielle et conflits régionaux.

Le forum vise à transformer les débats théoriques en projets concrets et à favoriser la coopération entre décideurs, experts et acteurs internationaux.

source:https://www.aljazeera.net/news/2025/12/6/%d8%a7%d9%84%d8%b4%d8%b1%d8%b9-%d8%b3%d9%88%d8%b1%d9%8a%d8%a7-%d8%aa%d8%ad%d9%88%d9%84%d8%aa-%d9%85%d9%86-%d9%85%d8%b5%d8%af%d8%b1-%d9%84%d9%84%d8%a3%d8%b2%d9%85%d8%a7%d8%aa-%d8%a5%d9%84%d9%89

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