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Reconstruction post-ouragan Melissa : le rôle clé des coopératives en Jamaïque

par Marie
Jamaïque

Alors que l’ouragan Melissa a laissé derrière lui des paysages dévastés dans plusieurs paroisses de la Jamaïque, la question de la reconstruction économique devient urgente. Pour surmonter la perte des habitations et des moyens de subsistance, l’ancien ministre d’État Colin Fagan plaide pour une solution structurelle : le déploiement massif de coopératives pour rebâtir les communautés.

Le modèle coopératif comme levier de résilience

Le passage de l’ouragan Melissa a durement frappé les résidents de St Elizabeth, Hanover, Trelawny, St James et Westmoreland. Face à l’ampleur des dégâts matériels et à l’effondrement de l’emploi local, les initiatives individuelles ne suffisent plus. La Commission de Développement Social (SDC) est désormais appelée à jouer un rôle pivot en orientant la reconstruction vers un modèle éprouvé : le mouvement coopératif.

Selon les experts locaux, les coopératives offrent des avantages que les sinistrés ne pourraient obtenir isolément :

  • Mutualisation des ressources : Achat groupé d’équipements, de semences ou de matériel de pêche pour réduire les coûts.
  • Accès au financement : Création de structures d’épargne et de crédit détenues par les membres, palliant l’absence de bancarisation classique.
  • Force de frappe commerciale : Regroupement de la production pour négocier de meilleurs prix sur les marchés.
  • Formation et résilience : Ateliers sur l’agriculture durable et fonds d’urgence mutualisés pour parer aux futures catastrophes.

Des partenariats stratégiques pour une reconstruction durable

Pour concrétiser cette vision, il est essentiel d’établir des collaborations solides entre la SDC, l’Université des West Indies (UWI) — notamment son département dédié aux coopératives — et le HEART/NSTA Trust pour la formation professionnelle. Ces alliances permettraient de structurer l’éducation et la mise en œuvre des projets sur le terrain.

L’investissement par le travail (« Sweat Equity »)

Un composant clé de ce programme réside dans le concept de « sweat equity », ou l’investissement par le travail. Dans ce schéma, les membres de la communauté contribuent par leur main-d’œuvre et leurs efforts physiques en lieu et place d’un apport financier. Cette approche permet de reconstruire non seulement les infrastructures, mais aussi le sentiment d’appartenance et la durabilité des projets.

Ce modèle, qui a fait ses preuves historiquement ailleurs, comme en Israël avec les kibboutz et les moshavim, pourrait transformer l’agriculture et la pêche en Jamaïque. En pilotant des projets mêlant recherche académique, formation professionnelle et développement communautaire, l’île pourrait transformer cette crise en opportunité pour bâtir une économie plus inclusive et résiliente.

Source: https://jamaica-gleaner.com/article/letters/20251213/letter-day-recovery-through-cooperatives-after-hurricane-melissa

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