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Au moins six casques bleus bangladais ont perdu la vie lors d’une attaque qualifiée de « terroriste » contre une base des Nations Unies dans la région d’Abyei. Ce territoire, situé à la frontière contestée entre le Soudan et le Soudan du Sud, est le théâtre de violences récurrentes qui s’inscrivent dans un contexte régional explosif.
Lourdes pertes pour le contingent bangladais
L’armée du Bangladesh a confirmé samedi ce lourd bilan, précisant que huit autres soldats de la paix ont été blessés lors de l’assaut. La situation sur le terrain demeure extrêmement précaire. « La zone est toujours instable et des affrontements avec les terroristes sont en cours », indique le communiqué officiel des forces armées, soulignant que les autorités s’activent pour fournir des soins médicaux et mener des opérations de sauvetage pour les blessés.
Aucun commentaire immédiat n’a été émis par la mission de l’ONU. Ce drame survient seulement un mois après que le Conseil de sécurité des Nations unies a voté le renouvellement, pour une année supplémentaire, du mandat de la Force intérimaire de sécurité des Nations unies pour Abyei (FISNUA). Le Bangladesh est historiquement l’un des principaux contributeurs de troupes aux missions de maintien de la paix dans cette zone volatile.
Une attaque base ONU Abyei sur fond de tensions ethniques
Déployée pour la première fois en 2011, la FISNUA compte environ 4 000 policiers et soldats chargés de la protection des civils dans cette enclave riche en pétrole. La région d’Abyei est profondément divisée par des allégeances tribales antagonistes : la tribu des Ngok Dinka conserve de forts liens ethniques et culturels avec le Soudan du Sud, tandis que les Misseriya, une tribu arabe nomade, sont liés au Soudan.
Le statut futur d’Abyei constituait un point crucial de l’accord de paix de 2005, signé entre le gouvernement soudanais et les rebelles, qui a mis fin à la guerre civile de l’époque et ouvert la voie à l’indépendance du Soudan du Sud.
L’impact de la guerre civile au Soudan
L’instabilité dans cette zone disputée est aujourd’hui exacerbée par le conflit dévastateur qui ravage le Soudan depuis avril 2023. La guerre de pouvoir entre les deux généraux rivaux à Khartoum a des répercussions directes sur les frontières. Les Forces de soutien rapide (FSR), groupe paramilitaire soudanais accusé d’atrocités au Darfour, sont également actives dans la région d’Abyei, augmentant les risques d’embrasement généralisé.