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Après des semaines de négociations tendues, un accord historique a été signé entre l’Ukraine et les États-Unis, marquant une étape majeure dans la reconstruction du pays dévasté par trois ans de conflit avec la Russie. Ce partenariat prévoit la création d’un fonds d’investissement commun, destiné à soutenir la restauration des infrastructures ukrainiennes tout en offrant à Washington un accès privilégié à des ressources naturelles stratégiques.
Un partenariat stratégique pour la reconstruction
C’est le secrétaire au Commerce américain, Scott Bessent, qui a officialisé la signature de cet accord le mercredi 30 avril. Ce fonds d’investissement bilatéral permettra de canaliser les ressources et les bénéfices issus de l’exploitation des richesses naturelles ukrainiennes vers la reconstruction du pays. Il s’agit d’un accord « historique » qui conjugue intérêts économiques et enjeux géopolitiques.
Grâce à ce partenariat, les États-Unis obtiendront un accès privilégié aux minéraux précieux et aux terres rares ukrainiennes, des ressources que l’ancien président Donald Trump convoitait particulièrement. En retour, l’Ukraine espère bénéficier de garanties de sécurité indirectes, notamment via une présence américaine dissuasive face à la Russie.
Le communiqué officiel souligne : « Cet accord envoie un message clair à la Russie : l’administration Trump est engagée dans un processus de paix centré sur une Ukraine libre, souveraine et prospère à long terme. Aucun État ni aucune personne ayant financé ou approvisionné la machine de guerre russe ne sera autorisé à tirer profit de la reconstruction de l’Ukraine. »
La souveraineté ukrainienne préservée
Sur la plateforme Telegram, le Premier ministre ukrainien, Denys Chmyga, a réaffirmé que l’Ukraine « conserve le contrôle total de son sous-sol, de ses infrastructures et de ses ressources naturelles ». Le texte de l’accord, consulté par Reuters, offre aux États-Unis un accès préférentiel aux nouveaux contrats portant sur ces ressources, sans toutefois leur octroyer une part automatique des richesses minières ou des infrastructures gazières.
Ce dispositif prévoit la création d’un fonds conjoint américano-ukrainien qui percevra 50 % des bénéfices et redevances perçus par l’État ukrainien sur les futurs permis d’exploitation des ressources naturelles. Cette disposition vise à garantir une répartition équitable des revenus issus de l’exploitation minière tout en soutenant financièrement la reconstruction.
Des négociations marquées par des tensions
La signature de l’accord s’inscrit dans un contexte diplomatique complexe. Volodymyr Zelensky devait initialement sceller l’entente lors de sa visite à Washington le 28 février 2025. Cependant, la rencontre dans le Bureau ovale a rapidement pris une tournure tendue, avec Donald Trump et le vice-président J.D. Vance reprochant au président ukrainien un manque de reconnaissance envers l’aide américaine.
Donald Trump a notamment affirmé que les États-Unis avaient été « arnaqués » après avoir accordé une aide militaire et économique de 350 milliards de dollars, soit environ 335 milliards d’euros. Ce chiffre est cependant largement supérieur aux estimations du Congrès américain, qui évoque un montant proche de 175 milliards d’euros.
Malgré ces tensions médiatiques, Zelensky et Trump se sont retrouvés pour un tête-à-tête d’une quinzaine de minutes le 26 avril lors des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre, témoignant d’une volonté de poursuivre le dialogue.