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À environ 500 kilomètres de Cotonou, le Bénin fait face à une lutte incessante contre la menace djihadiste. Malgré une moindre fréquence d’actions violentes comparée aux pays du Sahel, ses frontières nord exposées avec le Burkina Faso et le Niger restent vulnérables à la progression des groupes armés liés à Al-Qaïda et à l’État islamique.
Contexte régional et montée des attaques djihadistes au Bénin
Depuis 2021, le Bénin, situé entre le Togo et le Nigeria, connaît une recrudescence des attaques djihadistes. Ce phénomène s’explique notamment par une redéfinition de la sécurité régionale liée aux bouleversements politiques au Sahel. Le retrait progressif des forces étrangères, telles que celles américaines ou françaises, dans des pays stratégiques comme le Niger, a créé un vide sécuritaire favorable à l’expansion des groupes armés. La fin des missions multilatérales comme la Minusma au Mali et la force G5 Sahel illustre ce recul des dispositifs internationaux.
Un nouveau massacre au cœur du parc national de la W
Le 17 avril 2025, une attaque djihadiste a frappé le département de l’Alibori, dans le nord du Bénin, causant la mort de 54 soldats selon le bilan officiel annoncé le 24 avril par le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji. L’assaut, revendiqué par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), a d’abord été évalué à huit soldats tués, avant la révélation de la lourde perte humaine. Cette attaque rappelle celle de janvier 2025 à Karimama, localité frontalière du Niger, où 28 soldats avaient péri dans une embuscade similaire menée par le même groupe djihadiste.
Renforcement des dispositifs de défense et coopération régionale
Face à ces pertes tragiques, le Bénin mise sur l’opération Mirador, lancée en 2022. Cette mission mobilise environ 3 000 militaires pour des patrouilles frontalières visant à contenir la menace djihadiste. Le gouvernement de Patrice Talon a également annoncé le recrutement de 5 000 soldats supplémentaires, renforçant ainsi les capacités de défense nationales.
Sur le plan régional, Mahmoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’Union africaine, a souligné l’urgence d’une coopération renforcée entre les pays côtiers et ceux du Sahel. En dépit de l’absence d’accords concrets avec l’Alliance des États du Sahel, le Bénin poursuit ses efforts pour contenir la progression des groupes armés.
Le soutien international dans la lutte contre le terrorisme
Washington maintient un intérêt stratégique pour le Bénin, considéré comme un acteur clé en Afrique de l’Ouest. Après le retrait précipité des troupes américaines au Niger, les États-Unis réajustent leur présence dans les pays du golfe de Guinée. Le 27 avril, le Bureau of African Affairs a exprimé ses condoléances aux familles affectées par les récentes attaques et réaffirmé son engagement à promouvoir la paix et la sécurité sur le continent, facteurs essentiels pour libérer le potentiel économique de l’Afrique.