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Défis et avenir du financement islamique au Qatar
À Doha, des représentants d’institutions financières et académiques ont souligné l’importance de relever les défis qui entravent le développement de l’industrie du financement islamique. Leur objectif est d’atteindre un volume d’actifs de 10 trillions de dollars, comparé à la situation actuelle qui frôle les 4 trillions de dollars.
Le septième congrès international sur le financement islamique a débuté aujourd’hui à Doha, organisé par le Centre d’économie et de financement islamique de l’Université Hamad Bin Khalifa, en partenariat avec le Centre financier qatari. Le thème de cette année est « Vers un avenir ancré pour le financement islamique », rassemblant 30 représentants d’organisations financières d’Asie, d’Europe, d’Afrique, d’Australie et d’Amérique du Nord.
Défis globaux du financement islamique
Ragab Chantourk, doyen de la faculté d’études islamiques à l’Université Hamad Bin Khalifa, a déclaré que plusieurs défis mondiaux touchent le secteur du financement islamique. Ces défis nécessitent des solutions pour améliorer le domaine financier, notamment l’impact des monnaies numériques et des nouvelles technologies.
Chantourk a également mentionné que les taux d’endettement élevés constituent un obstacle à l’amélioration des conditions de vie. « Pouvons-nous, en tant que musulmans, proposer des solutions à ces défis, étant donné notre implication ? » a-t-il interrogé, précisant que le congrès vise à élaborer des solutions pour ces enjeux.
Il a ajouté que la manière dont la technologie financière (FinTech) peut être exploitée pour faire progresser le financement islamique mérite une attention particulière. Actuellement, les actifs du financement islamique dans les banques islamiques s’élèvent à environ 3,5 trillions de dollars, mais ils pourraient atteindre près de 10 trillions de dollars si une plus grande partie des fonds musulmans n’était pas placée dans des banques non islamiques.
Transformations en cours et émergence de nouvelles opportunités
Nasser Al-Tawil, vice-président exécutif et directeur juridique du Centre financier qatari, a commenté que le monde traverse une période de transformations sans précédent. Ces transformations vont des réalisations technologiques à des crises environnementales urgentes, en passant par des changements socio-économiques exacerbant les inégalités.
« Ces évolutions, bien qu’elles représentent un défi, offrent également de formidables opportunités pour la croissance et un avenir meilleur », a-t-il expliqué. Pour faire face aux défis imposés par ces transformations, des solutions innovantes fondées sur des valeurs sont nécessaires, qui non seulement répondent aux besoins immédiats mais renforcent également la résilience à long terme.
Il a également observé une augmentation de l’intérêt pour les outils de financement islamique, considérés comme des solutions pertinentes aux préoccupations économiques, sociales et environnementales. En 2021-2022, la valeur des actifs de financement islamique était de 3,96 trillions de dollars, avec une prévision d’atteindre 5,94 trillions de dollars d’ici 2025-2026.
Renouvellement des perspectives du financement islamique
Alaa Al-Faqih, représentant de l’Université Hamad Bin Khalifa, a affirmé que le financement islamique a évolué de manière significative ces dernières années. Les premiers savants ont établi des structures fondamentales basées sur la justice sociale et l’équité économique, et les générations suivantes ont construit sur ces bases.
Il a souligné la nécessité de renouveler les perspectives du financement islamique pour faire face aux défis futurs, en tenant compte de l’instabilité croissante du paysage financier mondial, notamment les disparités économiques et la dégradation de l’environnement.
Le congrès a pour but d’aborder ces défis en liant les principes éthiques du financement islamique aux opportunités contemporaines, réunissant chercheurs, praticiens et décideurs du monde entier pour présenter des recherches innovantes et des études de cas.
Une industrie de financement éthique
Mohammed Hamour, président de l’institution financière Equitas en Suisse, a noté que le congrès se concentre sur l’établissement d’un avenir où le financement islamique est fondé sur des principes éthiques et religieux. Bien que le système monétaire islamique actuel ait amélioré certaines situations, il ne représente pas pleinement les valeurs de l’islam.
Il a fait état de la recherche d’alternatives au système monétaire actuel, proposant l’idée d’une monnaie numérique fondée sur l’or, intégrant les valeurs et principes islamiques pour faire face aux défis contemporains.