Table of Contents
La Réserve fédérale américaine (Fed) a décidé de maintenir ses taux d’intérêt dans une fourchette comprise entre 4,25 % et 4,5 % pour la troisième réunion consécutive, malgré les fortes pressions exercées par le président Donald Trump. Ce dernier a critiqué à plusieurs reprises la lenteur de Jerome Powell, président de la Fed, dans la réduction des taux, allant jusqu’à menacer de le démettre de ses fonctions.
Une politique monétaire inchangée malgré les critiques
La Fed a choisi de ne pas modifier les taux directeurs, préférant observer les conséquences des politiques économiques, notamment commerciales, de l’administration Trump sur l’économie américaine. Cette décision fait suite à trois baisses consécutives des taux entamées en septembre dernier, dont une réduction notable de 0,50 point de pourcentage, après une longue période durant laquelle les taux étaient maintenus entre 5,25 % et 5,5 %, leurs plus hauts niveaux depuis janvier 2001.
En novembre et décembre, la Fed a abaissé ses taux de 0,25 point à chaque fois, deux jours après l’élection présidentielle américaine en novembre. Ces ajustements ont été vivement critiqués par Donald Trump, qui accuse Powell de ralentir les baisses de taux pour favoriser les démocrates dans la course électorale, notamment Joe Biden et Kamala Harris.
Les accusations de Donald Trump envers Jerome Powell
Le président américain a notamment reproché à Jerome Powell la lenteur de la Fed à réduire les taux d’intérêt, en particulier en comparaison avec la Banque centrale européenne (BCE), qui a déjà abaissé ses taux à sept reprises, dont six de manière consécutive. Trump a même imputé à Powell la responsabilité d’une éventuelle récession aux États-Unis liée à la sévérité de la politique monétaire, allant jusqu’à menacer de le limoger, une décision qu’il a finalement écartée.
Malgré ces tensions, la Fed et son Comité fédéral du marché ouvert (FOMC) maintiennent leur ligne prudente, souhaitant mieux comprendre l’impact réel des mesures commerciales sur l’économie avant de poursuivre d’éventuelles modifications de la politique monétaire.
Contexte économique et indicateurs clés
Les effets des droits de douane imposés se font déjà sentir. Le produit intérieur brut (PIB) des États-Unis a reculé de 0,3 % au premier trimestre par rapport à la même période de l’année précédente, une contraction principalement attribuée à l’augmentation des importations. Les entreprises américaines ont en effet anticipé ces tarifs en accélérant leurs achats, ce qui contribue à creuser le déficit commercial, aujourd’hui à un niveau record de 131 milliards d’euros environ (140,5 milliards de dollars).
La Fed souligne dans son communiqué que, malgré ces fluctuations, l’activité économique continue de croître à un rythme solide. Le marché du travail reste robuste avec un taux de chômage stable autour de 4,2 % en avril, suite à la création de 177 000 emplois, un chiffre supérieur aux attentes des analystes. L’inflation, mesurée par l’indice des prix des dépenses de consommation personnelle (PCE), principal indicateur de la Fed, s’est modérée à 2,3 % en mars, en baisse par rapport à 2,7 % en février.
Perspectives et attentes du marché
La baisse de l’inflation a incité Donald Trump à réclamer une diminution des taux d’intérêt, mais les experts mettent en garde contre un effet retardé des tarifs douaniers sur l’économie. Par ailleurs, la trêve commerciale de 90 jours accordée par le président américain à certains pays, à l’exception notable de la Chine, devrait se poursuivre jusqu’en juillet. C’est à ce moment-là que le marché anticipe un possible redémarrage des baisses de taux par la Fed.