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Le marché boursier américain : une richesse illusoire ?
Actuellement, le marché boursier représenterait 200% du PIB des États-Unis. Mais d’où provient cette somme colossale ? Principalement des autorités fédérales qui ont manié des crédits-dollars trompeurs et maintenu des taux d’intérêt artificiellement bas.
Récemment, nous avons constaté une légère augmentation des cours boursiers. Les médias ont relayé des images de visages réjouis à Wall Street, avec un présentateur de journal télévisé arborant un large sourire. Cette hausse est souvent synonyme de bonne humeur.
Des gains pour les riches, des pertes pour les autres
Les investisseurs ont gagné environ 250 milliards de dollars en une journée, mais cette augmentation soulève une question cruciale : qui a réellement perdu ? Les plus riches, soit les 10% de la population, se sont enrichis de manière significative. Mais d’où provient cet argent ? Les autorités monétaires n’ont pas généré ce montant de façon instantanée, et il est peu probable que des étrangers aient publié des valises de dollars américains.
La valeur des actions repose sur leur capacité à être échangées contre de l’argent, lequel n’a de valeur que parce qu’il peut être utilisé pour obtenir des biens et des services. Cependant, lorsque le marché boursier grimpe de 250 milliards de dollars en seulement 24 heures, cela ne signifie pas qu’il existe soudainement autant de biens ou de services supplémentaires disponibles. La quantité de ressources tangibles reste constante.
L’illusion de la croissance
Alors que les 10% les plus riches jubilent face à leurs gains, les 90% restants ne devraient-ils pas ressentir une certaine tristesse ? En effet, lorsque les actions augmentent sans une hausse correspondante des biens disponibles, les perdants sont souvent ceux qui ne détiennent pas d’actifs financiers significatifs.
Une critique fréquemment entendue est que la Bourse ne constitue pas un jeu à somme nulle. Prenons l’exemple d’Henry Ford, dont la société a prospéré grâce à la fabrication automobile, permettant aux actionnaires de réaliser des bénéfices tout en contribuant à l’économie réelle. Dans les décennies passées, la valeur boursière représentait entre 40% et 60% du PIB, évoluant en fonction des performances économiques réelles.
Une bulle financière ?
Depuis le début des années 1990, la situation a changé radicalement. Le marché boursier a pris de l’ampleur sans que les biens disponibles n’augmentent en proportion. Aujourd’hui, le marché boursier représente 200% du PIB, laissant supposer que les 30 000 milliards de dollars de gains boursiers représentent une créance supplémentaire sur la production existante. Cela implique donc une perte de pouvoir d’achat pour les 90% de personnes n’ayant pas d’actifs boursiers significatifs.
Il est essentiel de noter que ces gains boursiers ne sont pas nécessairement retirés aux plus modestes, mais plutôt les deux groupes rivalisent pour les mêmes biens et services. Certaines grandes entreprises, bénéficiant de financements à faible taux d’intérêt de la part des banques centrales, parviennent même à surenchérir sur les ménages pour acquérir des biens immobiliers. Parmi elles, BlackRock a investi environ 60 milliards de dollars dans des maisons.
Les conséquences d’une fausse richesse
La complexité de cette situation est telle que les richesses boursières semblent insaisissables. Bien que les investisseurs aient vu leurs gains grimper, la réalité est que la plupart de ces actifs sont surévalués et peu convertibles en liquidités sans provoquer une chute de valeur.
En fin de compte, les 30 000 milliards de dollars de gains boursiers pourraient s’avérer être une illusion économique, menacée par des krachs, des baisses de marché ou d’autres crises financières. Cette richesse apparente pourrait donc disparaître aussi rapidement qu’elle est apparue.
À propos de l’auteur
Bill Bonner est l’auteur de plusieurs ouvrages à succès tels que L’inéluctable faillite de l’économie américaine et Hormegeddon. Son dernier livre, Gagner ou Perdre, aborde les défis contemporains des sociétés modernes et offre un regard alternatif sur l’économie et l’investissement.