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Lutte contre la corruption au Maroc : un rapport controversé

by Sara
Maroc

Lutte contre la corruption au Maroc : un rapport controversé

Il y a environ dix ans, le Maroc a lancé une stratégie nationale de lutte contre la corruption, visant à « renforcer l’intégrité et réduire la corruption d’ici 2025 ». Cette initiative a pour objectif d’améliorer la confiance des citoyens et de faire progresser le pays dans les classements internationaux. Cependant, ce but semble encore lointain.

Rapport de la Commission nationale de lutte contre la corruption

Les attentes des Marocains sont élevées, surtout après la publication du rapport 2023 de l’Autorité nationale de la lutte contre la corruption. Ce document, le premier à couvrir une année complète après l’entrée en vigueur de la loi 46.19, souligne plusieurs irrégularités. La réaction du gouvernement marocain a été marquée par un certain malaise, ajoutant ainsi à la controverse habituelle entourant les rapports des institutions de contrôle.

Mohamed Bashir Rachidi, Président de l'Autorité

Un état des lieux préoccupant

Le rapport met en lumière le fait que le Maroc a obtenu 38 points sur 100 dans l’indice de perception de la corruption en 2023, un recul de 5 points par rapport aux cinq années précédentes. Cela a eu des conséquences sur le classement du pays, qui est passé de la 73ème place en 2018 à la 97ème en 2023.

  • Taux de corruption : 38 points sur 100
  • Classement : 97ème parmi 180 pays
  • Recul de 5 points en 5 ans

Le rapport indique également un déclin de l’indice de corruption politique et des indicateurs relatifs à l’État de droit et à la liberté de la presse.

Les coûts cachés de la corruption

Les experts estiment que le coût de la corruption représente entre 4 à 6 % du PIB marocain, soit une perte d’environ 20 milliards de dirhams par an. Ce phénomène freine le développement du pays et soulève la nécessité d’un débat public.

Le rapport révèle que 68 % des entrepreneurs marocains considèrent que la corruption est omniprésente, en particulier dans l’obtention de licences et de marchés publics.

Réactions et controverses

Le rapport a provoqué de vives réactions, y compris celle de Mustafa Baitas, le porte-parole du gouvernement, qui a défendu les efforts de l’exécutif dans la lutte contre la corruption, en citant une hausse des poursuites judiciaires.

Mustafa Baitas, porte-parole du gouvernement

Recommandations pour l’avenir

Les experts appellent à des réformes, y compris la nécessité de criminaliser l’enrichissement illicite et d’améliorer les lois sur la déclaration des biens. Le président de l’Autorité nationale a souligné que l’opinion sur le sujet devrait évoluer pour favoriser des changements significatifs.

Il est crucial de créer une dynamique renouvelée, avec une approche collaborative entre toutes les parties prenantes, pour aborder la question de la corruption et libérer les énergies pour le développement du pays.

Conclusion

Le Maroc dispose d’une stratégie nationale contre la corruption, mais son efficacité reste limitée par une gouvernance imparfaite. Un engagement accru et une meilleure coordination entre les institutions sont nécessaires pour atteindre les objectifs fixés.

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