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Les échanges de tirs se poursuivent pour le 17e jour consécutif le long de la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande, aggravant un conflit frontalier qui a déjà fait des dizaines de morts et provoqué des déplacements massifs de population. Les autorités cambodgiennes accusent les forces thaïlandaises d’avoir visé des zones civiles et d’avoir utilisé des armes interdites, alors que des pourparlers de cessez-le-feu sont prévus en Malaisie demain.
Bilan humain et déplacements
Selon les bilans officiels communiqués par les deux pays, au moins 44 personnes ont été tuées depuis la reprise des affrontements le 7 décembre, dont 23 en Thaïlande et 21 au Cambodge. Par ailleurs, les violences ont contraint plus de 900 000 habitants à fuir leurs domiciles, des deux côtés de la frontière.
Face à cette situation, les autorités locales et les organisations humanitaires s’inquiètent de l’accès aux soins et aux services de base pour les populations déplacées, notamment en raison des routes et infrastructures endommagées par les combats.
Accusations et intensité des combats
La porte-parole du ministère cambodgien de la Défense, Mali Sotchieta, a indiqué lors d’une conférence de presse que les hostilités se poursuivaient et a dénoncé des frappes contre des zones civiles. Le Cambodge évoque également l’emploi d’armements « interdits », sans toutefois fournir de précisions techniques dans l’immédiat.
Les affrontements remontent à un différend territorial hérité du tracé frontalier établi à l’époque coloniale française, et leur intensité a varié selon les secteurs, rendant difficile la protection des civils et la mise en place d’un cessez-le-feu durable.
Initiative diplomatique et modalités des pourparlers
Pour tenter d’enrayer l’escalade, la Malaisie — qui assure actuellement la présidence tournante de l’ASEAN — a accepté d’organiser des discussions entre les deux parties à Kuala Lumpur. Les pourparlers de cessez-le-feu doivent s’ouvrir demain sur ce terrain neutre.
Du côté thaïlandais, le ministre des Affaires étrangères Sihasak Phuangketkeo a indiqué que des représentants militaires des deux pays se réuniraient mercredi dans le cadre du comité frontalier commun, à Chanthaburi, pour discuter des modalités d’un arrêt des hostilités. Il a ajouté que la Thaïlande accorderait « suffisamment de temps » pour parvenir à un nouvel accord.
Le Cambodge, pour sa part, a demandé que la rencontre se tienne sur un terrain sûr et neutre en raison des combats en cours. Dans une lettre adressée à son homologue thaïlandais, le ministre cambodgien de la Défense, Tea Seiha, a insisté sur la nécessité d’une localisation qui garantisse la sécurité des délégations.
Enjeux et perspectives
Les discussions à Kuala Lumpur seront déterminantes pour savoir si un cessez-le-feu négocié pourra être mis en place rapidement, et si des mécanismes de surveillance et de retrait des troupes pourront être convenus. En outre, la protection des civils et l’acheminement de l’aide humanitaire figurent parmi les priorités urgentes.
Alors que la communauté régionale suit de près l’évolution de la crise, la capacité des deux gouvernements à faire prévaloir la diplomatie sur l’affrontement militaire restera cruciale pour éviter une nouvelle détérioration de la situation le long de cette frontière historique.