La Chine a annoncé l’imposition de droits de douane sur les produits laitiers européens, une mesure qui inquiète la filière française et ses exportateurs. Les droits provisoires, qui pourraient durer jusqu’à fin février 2026, peuvent atteindre jusqu’à 42,7% sur certains produits, selon les données du secteur. Pour la France, la Chine représente une destination stratégique: environ 650 millions d’euros de produits laitiers exportés chaque année, couvrant crème, fromage et lait. Cette décision intervient dans un contexte de rééquilibrage des échanges et de vigilance accrue sur les marchés agricoles internationaux.

Droits provisoires et secteurs visés
Les droits de douane sont imposés provisoirement sur plusieurs catégories de produits laitiers européens, avec des surtaxes qui peuvent s’élever jusqu’à 42,7% et s’appliquer au moins jusqu’à fin février 2026. Les produits visés comprennent la crème, le lait et le fromage, qui représentent l’essentiel des échanges entre la France et la Chine dans ce secteur. Pour la France, cela équivaut à environ 50 000 tonnes de crème exportées vers la Chine chaque année, 6 000 tonnes de fromage et l’équivalent de 500 millions de litres de lait, selon les chiffres avancés par les responsables du secteur.
«La Chine est une destination stratégique pour la filière laitière : c’est 650 millions d’euros par an de produits laitiers qui sont exportés de la France vers la Chine», explique François-Xavier Huard, président-directeur général de la Fédération nationale de l’industrie laitière.
Réactions et enjeux pour la filière française
Les réactions viennent des acteurs du secteur et des représentants publics. «Si ces droits de douane devaient s’avérer définitifs, une partie du marché de l’export français vers la Chine va carrément se fermer», a déclaré le patron de la Fédération nationale de l’industrie laitière, évoquant un basculement important des volumes exportables.
La ministre de l’Agriculture dénonce une décision « inacceptable ». En parallèle, les producteurs estiment que l’arrivée sur le marché intérieur de ces volumes pourrait peser sur le prix du lait: «Le retour sur le marché français de ces millions de litres de lait» risquerait de provoquer «un effet négatif sur le prix du lait», selon Ludovic Blin, éleveur laitier et premier vice-président de la Fédération des Producteurs de lait.
Les données de la filière suggèrent que la surtaxe pourrait signifier, pour l’export, une perte de parts de marché et des répercussions sur les chaînes d’approvisionnement françaises, même si les autorités indiquent qu’il s’agit d’un cadre provisoire. La filière appelle à un suivi étroit des évolutions et à des réponses politiques adaptées.
