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La consommation des ménages en France représente un soutien économique, mais les experts s’inquiètent du taux d’épargne des Français qui reste particulièrement élevé. Dorian Roucher, chef économiste au département de la conjoncture de l’Insee, a exprimé des préoccupations sur cette dynamique, indiquant qu’une épargne excessive pourrait freiner la croissance économique.
Une croissance économique en recul
Dans sa note de conjoncture intitulée « Désordre mondial, croissance en berne », l’Insee a revu à la baisse les prévisions de croissance pour 2025. Cette note prend en compte divers facteurs, notamment les tensions commerciales avec les États-Unis et les hausses potentielles des droits de douane sur les produits européens. Un scénario envisage une augmentation des tarifs de 20% et une diminution de 2% du commerce mondial.
Impact de l’environnement international
Dorian Roucher souligne que la dégradation de l’environnement international a des conséquences directes sur l’économie française. Alors que la croissance américaine était robuste, des signes de faiblesse apparaissent en raison de l’incertitude économique et du regain d’inflation. De plus, la mise en œuvre des nouveaux droits de douane par les États-Unis pourrait avoir un impact significatif sur les économies exportatrices, dont celle de la France.
Un frein à la consommation publique
En 2024, la consommation publique avait soutenu la croissance, représentant près de la moitié de celle-ci. Cependant, avec le début de la consolidation budgétaire en 2025, la situation pourrait changer. Une réduction des dépenses publiques est attendue, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur la croissance. En effet, la consommation des administrations publiques représente environ un quart de l’activité économique nationale.
Consommation des ménages : des signes mitigés
Les ménages français affichent des réserves de consommation grâce à une augmentation du pouvoir d’achat en 2024, mais un taux d’épargne de 18% du revenu reste préoccupant. Ce niveau d’épargne est trois points plus élevé que la moyenne des années 2000-2010, représentant un manque à consommer de 60 milliards d’euros.
Plusieurs facteurs expliquent cette épargne accrue : la crainte liée à l’inflation, les revenus du patrimoine plus élevés en période de hausse des taux d’intérêt, et un attentisme général sur les marchés économiques.
Perspectives de l’emploi et investissements
Les prévisions concernant l’emploi sont également alarmantes, avec une destruction prévue de 50 000 postes au cours du premier semestre 2025, après la perte de 90 000 postes en fin 2024. Ce contexte pourrait également affecter négativement les investissements des entreprises, qui restent prudentes face à des coûts de crédit accrus et à un climat d’incertitude.
Prévisions de croissance de l’État
Le gouvernement table sur une croissance de 0,9% pour 2025. Toutefois, l’Insee estime que l’économie pourrait réaliser une croissance très modeste, avec un acquis de croissance de seulement 0,4% à mi-année. Les ménages pourraient stimuler davantage la croissance en puisant dans leur épargne, mais aucun signe tangible ne laisse présager un changement imminent.
