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En route vers mon siège à bord du vol qatari à destination de Nairobi, capitale du Kenya, une mosaïque humaine aux teints et visages variés s’est offerte à moi. La majorité étaient des Kényans de retour dans leur pays, accompagnés de nombreux étrangers, notamment des Européens, des Indiens, des Arabes et d’autres nationalités diverses.
À mes côtés, la jeune Espagnole Cristina me racontait les nombreuses aventures vécues lors de son premier voyage il y a un an et demi. Elle revient aujourd’hui au Kenya pour un nouveau safari, accompagnée de deux amies.
Juste derrière, un Égyptien détenteur d’un passeport belge partageait son expérience réussie dans l’investissement et les opportunités économiques au Kenya.
Sculpture de girafe dans un jardin du complexe gouvernemental au centre de Nairobi
Nairobi était la destination de nombreux passagers, certains se dirigeant vers des zones rurales environnantes, d’autres, comme Cristina, venus pour le tourisme. Le pays est renommé pour ses sites touristiques, devenus parmi les plus célèbres d’Afrique et du monde.
Après cinq heures de vol, l’atterrissage s’est effectué. Comparé à l’aéroport luxueux de départ à Doha, l’aéroport de Nairobi semblait modeste malgré sa vaste superficie. L’avion a roulé sur la piste pendant environ dix minutes avant de s’arrêter à son parking. Les passagers ont ensuite progressé vers un petit hall des passeports, avec un nombre limité d’employés, dans cet aéroport international desservant une cinquantaine de destinations à travers le monde, selon ses panneaux publicitaires.
Hall d’arrivée à l’aéroport international Jomo Kenyatta à Nairobi
Les formalités étaient lentes, reposant sur la saisie manuelle des données, un appareil prenant du temps à reconnaître les empreintes digitales, et une petite caméra installée sur la fenêtre du comptoir.
L’aéroport international Jomo Kenyatta est le principal aéroport de Nairobi, situé dans la zone d’Embakasi, à environ 18 kilomètres du centre-ville.
Un projet de rénovation des infrastructures vétustes à travers une concession à une entreprise indienne n’a pas abouti, en raison de conflits, accusations de corruption et pressions syndicales, ce qui a contraint le président à suspendre l’accord.
Une rue animée dans la ville de Nairobi
Le trajet de l’aéroport à l’hébergement empruntait une route modeste, parallèle au célèbre parc national, apparemment déserte excepté quelques taxis allant ou venant de l’aéroport. Cela s’explique sans doute par l’heure tardive dans une ville connue pour ses embouteillages intenses en journée et même en soirée.
La température extérieure était fraîche, la ville étant située à environ 1795 mètres d’altitude, ce qui lui confère un climat tempéré comparé aux régions côtières du Kenya. Nairobi est en effet l’une des capitales les plus élevées d’Afrique.
Découvrez Nairobi
Centre commercial de Nairobi
Fondée en 1899 comme gare sur la ligne ferroviaire reliant Mombasa à l’Ouganda, Nairobi, dont le nom signifie « lieu des eaux froides » en langue masaï, est l’une des villes les plus dynamiques d’Afrique de l’Est.
Elle allie histoire et développement rapide.
Acrobate exhibant ses talents sur un pneu de voiture
Le centre-ville, construit dans un style anglais, grouille d’activité, avec des vendeurs ambulants, des acrobates montrant leurs prouesses au milieu des rues encombrées, et des artistes exposant leurs œuvres sur les trottoirs.
Le transport est varié, avec les bus « matatu » colorés, moyen de déplacement le plus populaire couvrant l’immense ville.
Rue animée dans la capitale kenyane Nairobi
En plus des taxis comme Uber, Bolt ou Little Cab, les motos « boda boda » sont omniprésentes. Ce nom dérive du swahili, lui-même issu de l’anglais « border », car ces motos étaient historiquement utilisées pour traverser la frontière entre le Kenya et l’Ouganda.
Les boda boda peuvent transporter jusqu’à trois passagers, qui s’accrochent derrière le chauffeur. Véhicule léger et rapide, il ne respecte pas toujours le code de la route, se faufilant entre les voitures et franchissant feux rouges et intersections, une solution efficace pour les pressés.
Rue animée avec de nombreuses motos boda boda
Le maillot de bain et le niqab
La coexistence pacifique se manifeste clairement dans la liberté vestimentaire. On croise aisément dans la même rue des femmes en tenues révélatrices tout comme d’autres portant le niqab, un contraste qui pourrait surprendre voire inquiéter ailleurs, mais qui ici est perçu comme normal.
Église catholique Saint-Peter Clavers dans le quartier des affaires de Nairobi
Cette harmonie sociale résulte de l’entrelacement des cultures ethniques et des religions, de l’héritage arabo-islamique et des influences régionales, notamment des Somaliens kényans, qui sont des millions et constituent une force économique et politique influente.
Mosquées et églises
Les chrétiens composent environ 67 % des habitants de Nairobi, tandis que les musulmans représentent environ 30 %, avec d’autres minorités religieuses selon des estimations non officielles.
Intérieur de la mosquée Jamia à Nairobi, fondée en 1906
L’islam est fortement présent dans la ville, avec de nombreuses mosquées comme la mosquée Jamia, inaugurée en 1906, ou la mosquée Al-Salaam. Des événements religieux et culturels se déroulent librement, notamment durant le Ramadan.
La mosquée huppée du quartier Westlands, jouxtant une église, rassemble de nombreux fidèles. Les sermons y sont traduits simultanément de l’arabe à l’anglais par l’imam.
L’islam est une présence forte au Kenya
La nourriture halal est la norme, car la loi exige l’abattage selon le rite islamique, effectué uniquement par des musulmans, sous peine de sanctions pour ceux qui ne respecteraient pas cette règle, un héritage ancien désormais codifié.
La loi garantit aussi aux musulmans la possibilité d’appliquer la charia dans les affaires civiles telles que mariage, divorce et héritage.
Le Conseil suprême des musulmans du Kenya supervise les associations islamiques et vise à renforcer l’unité, la coopération, la diffusion de la culture islamique et le soutien à la communauté musulmane dans divers domaines.
Marchés populaires et centres commerciaux
Les marchés traditionnels, comme le Maasai Market, sont réputés pour leurs produits artisanaux : textiles faits main, sculptures en bois, perles et souvenirs.
Tour du complexe Jomo Kenyatta, populaire auprès des touristes pour la vue panoramique
De nombreux centres commerciaux modernes, à l’ambiance occidentale, comme Westgate Shopping Mall et Village Mall, attirent principalement les touristes. Ces centres regroupent les marques internationales les plus connues.
Un trait remarquable est la forte utilisation des paiements mobiles, avec une quasi-absence de transactions en espèces, même chez les mendiants, ainsi que dans les taxis et les commerces.
Le cœur battant de la politique
Nairobi est un centre politique et économique majeur, ainsi qu’un creuset où se mêlent diverses cultures africaines. Les traditions locales se conjuguent avec des influences mondiales, créant une scène culturelle riche et variée, visible dans ses musées et galeries, notamment le célèbre musée national de Nairobi.
Sénat kényan à Nairobi
La ville n’est pas seulement la capitale où siègent gouvernement et parlement, mais joue un rôle pivot dans la politique kényane. Elle abrite des organisations internationales, dont le bureau des Nations Unies pour l’Afrique, et accueille des conférences internationales. Nairobi est aussi connue pour ses médiations dans les conflits africains persistants.
Malgré son attractivité pour les affaires et l’éducation, avec de nombreuses universités et centres de recherche, Nairobi fait face à des défis sociaux majeurs comme la pauvreté et les inégalités économiques, visibles notamment à travers la mendicité répandue.
Carte du Kenya
Une large part de la population habite dans des quartiers défavorisés tels que Kibera, l’un des plus grands bidonvilles d’Afrique, ainsi que Mathare, Korogocho, Dandora et Mukuru.
Ce qui marque le plus le visiteur de Nairobi est la simplicité, la tolérance et la coexistence pacifique de ses habitants, ainsi que leur dévouement à gagner leur vie dans un contexte économique souvent difficile.