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Gaza : vers une administration américaine post-conflit ?

by Sara
Gaza : vers une administration américaine post-conflit ?
Palestine, Israël, États-Unis

Alors que les bombardements continuent de s’abattre sur Gaza et que d’épais nuages de fumée s’élèvent des décombres des habitations détruites, les coulisses politiques à Washington et Tel-Aviv s’activent autour du scénario du « lendemain de guerre ».

Une administration américaine envisagée pour Gaza sans les acteurs palestiniens

Plus de deux millions d’habitants sont pris au piège entre les frappes aériennes et la famine. Israël évoque ouvertement une « Gaza invivable » et promeut des projets de déplacement forcé d’une audace sans précédent. Dans ce contexte mêlant géopolitique et géographie, une proposition américaine émerge : créer une administration de transition pour Gaza, excluant le Hamas et l’Autorité palestinienne, sous la supervision directe de Washington.

Selon une enquête de l’agence Reuters, les États-Unis et Israël discutent d’une telle entité provisoire qui perdurerait jusqu’à la complète « démilitarisation » de Gaza. Derrière les apparences de stabilité et de reconstruction, ce projet soulève des questions fondamentales sur la souveraineté palestinienne, en présumant implicitement que les Palestiniens n’ont ni représentants légitimes ni volonté politique. Cela reviendrait à retirer la gestion du territoire à ses habitants pour la confier à des fonctionnaires internationaux, voire à des administrateurs extérieurs, transformant Gaza en une zone tampon ou une « réserve internationale ».

Parallèlement, une enquête d’opinion révèle que 49 % des Gazaouis seraient prêts à émigrer, non par choix, mais pour échapper au bombardement et à la faim. Ce chiffre pourrait servir ultérieurement de justification « douce » à des politiques de déplacement forcé.

La stratégie israélienne : vider Gaza, une bataille territoriale

Israël adopte une position encore plus franche que celle des États-Unis. Le pays ne considère pas Gaza comme un territoire administrable, mais plutôt comme un fardeau démographique et sécuritaire à éliminer. Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré que Gaza pourrait être « entièrement détruite en quelques mois », une déclaration qui ne relève pas d’une simple posture extrémiste, mais reflète une politique militaire ancrée.

Le ministre de la Défense, Israël Katz, a quant à lui proposé une évacuation des habitants vers le sud, sous un régime militaire israélien permanent. Ce plan ne se limite donc pas à une gestion post-conflit, mais vise à instaurer une « ère post-Gaza », où la mémoire collective serait effacée et la géographie réécrite par l’occupant.

Cependant, l’Union européenne et les Nations unies ont fermement condamné tout changement démographique dans le territoire et soutiennent une initiative arabe visant à reconstruire Gaza sous une autorité palestinienne inclusive, évitant toute exclusion.

L’exode envisagé : entre peur et absence de choix

Dans une interview accordée à Sky News Arabia, Ibrahim Al-Madhoun, directeur de l’organisation FEMIDE, a apporté un éclairage essentiel. Il explique que le fait que la moitié des Gazaouis soient prêts à quitter leur terre ne traduit pas une volonté libre, mais plutôt une réaction à une situation où ils doivent choisir entre mourir ou fuir.

Al-Madhoun critique l’utilisation de ces sondages par la communauté internationale pour justifier des projets douteux, soulignant qu’il faudrait d’abord stopper le massacre avant d’aborder les options des populations.

La position de Hamas : ni administration, ni reddition

Sur un autre front, le Hamas, soumis à une offensive politique et militaire sans précédent, a réaffirmé qu’il ne participerait pas à la gestion de Gaza, ni aujourd’hui, ni à l’avenir. Le mouvement se dit prêt à négocier la libération des prisonniers en échange d’un cessez-le-feu.

Israël, de son côté, rejette toute entente qui ne passerait pas par la démilitarisation complète du Hamas et son retrait du territoire. La position de Hamas, telle qu’analysée par Al-Madhoun, évolue vers un rôle politique conditionné à un cessez-le-feu et à la levée du blocus, sans abandonner cependant le droit à la résistance.

« L’occupation veut nous priver à la fois de notre arme et de notre dignité », déclare Al-Madhoun, « mais ceux qui ont donné leurs enfants en martyrs ne cèderont pas leur fusil sans un État véritable sur le terrain. »

Gaza au cœur d’un duel entre occupation et internationalisation

Au milieu d’un projet américain encore embryonnaire et d’un plan israélien visant à dépeupler le territoire, Gaza se trouve prise dans une spirale complexe. Ses habitants sont privés de voix et la légitimité palestinienne est marginalisée, tandis qu’une lutte internationale s’engage pour le contrôle administratif, sans aucune solution fondamentale en vue.

Les avertissements d’Ibrahim Al-Madhoun révèlent l’illusion d’une prétendue neutralité internationale et rappellent une vérité simple : une paix durable ne sera possible qu’avec la restauration des droits et de la souveraineté de Gaza.

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source:https://www.skynewsarabia.com/middle-east/1794768-%D8%BA%D8%B2%D8%A9-%D8%AA%D8%A8%D8%AD%D8%AB-%D8%A7%D9%84%D8%BA%D8%AF-%D9%88%D8%B3%D8%B7-%D8%B1%D9%83%D8%A7%D9%85-%D8%A7%D9%84%D8%A7%D9%94%D9%85%D8%B3-%D8%A7%D9%84%D8%AD%D9%84-%D8%A7%D9%95%D8%AF%D8%A7%D8%B1%D8%A9-%D8%A7%D9%94%D9%85%D9%8A%D8%B1%D9%83%D9%8A%D8%A9%D8%9F

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