Le musée du Louvre traverse une période de tension sociale et opérationnelle, après le cambriolage des joyaux en octobre et une fuite d’eau fin novembre. Les syndicats CGT, CFDT et SUD ont déposé un préavis de grève reconductible à partir du lundi 15 décembre, appelant à des moyens et des conditions de travail jugés dégradés. Lors d’une assemblée générale, environ 200 personnes ont été réunies dans l’auditorium du musée, et l’appel a été voté à l’unanimité, selon les organisations. Le contexte est complété par des incidents récents qui ont touché les collections et les services, et les syndicats demandent une négociation directe avec le ministère de la Culture.
Au Louvre, une grève reconductible dès le 15 décembre
Selon l’intersyndicale, l’appel a été voté à l’unanimité lors d’une assemblée générale qui a rassemblé environ 200 personnes lundi matin dans l’auditorium du Louvre.
« Chaque jour, les espaces muséographiques sont fermés bien au-delà des prévisions du plan d’ouverture garantie, faute d’effectifs en nombre suffisant ainsi qu’en raison des défaillances techniques », dénoncent les syndicats dans une lettre adressée à la ministre de la Culture et dont une copie a été transmise à l’AFP. « Le public n’a plus qu’un accès limité aux œuvres et se trouve entravé dans ses circulations. Visiter le Louvre est devenu un véritable parcours du combattant », estiment-ils également.
Aussi demandent-ils une négociation directement auprès du ministère de la Culture, « en raison de la dégradation sans précédent du climat social interne et de la nécessité d’obtenir des réponses de la part des autorités compétentes ».
Contexte et conséquences pour le musée
Le musée a été marqué par le cambriolage des bijoux de la couronne le 19 octobre, d’un montant estimé à 88 millions d’euros. Fin novembre, une fuite d’eau a endommagé entre 300 et 400 ouvrages de la bibliothèque des Antiquités égyptiennes; le réseau hydraulique, en obsolescence totale, doit être remplacé à partir de septembre 2026, et la Galerie Campana a dû fermer en raison de la vétusté des poutres.
Les syndicats pointent aussi « une gestion des ressources humaines de plus en plus brutale » et « des injonctions contradictoires ». Le dernier mouvement social, le 16 juin, n’avait duré que quelques heures. Dans le préavis, la CGT, SUD et la CFDT appellent notamment l’établissement à renoncer à la double tarification et à « la modification des projets portés par la direction afin de hiérarchiser et prioriser les travaux à venir, en concentrant les moyens humains et financiers sur les urgences ». Ils réclament en outre « des créations d’emplois statutaires à destination de leurs cœurs de métiers : la préservation, l’entretien, la connaissance et la transmission », ainsi que « des effectifs à la hauteur des enjeux : en urgence, la création de postes pour la filière accueil et surveillance ».