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Un climat de terreur s’est abattu ce week-end sur le campus de la prestigieuse Brown University à Providence. Une fusillade survenue en pleine période d’examens a coûté la vie à deux étudiants et fait neuf blessés, plongeant la communauté universitaire dans le choc et relançant le débat sur la violence sur les campus.
Une fusillade en pleine période d’examens
Le drame s’est noué samedi après-midi dans le bâtiment d’ingénierie Barus & Holley de l’université de l’Ivy League. Alors que de nombreux étudiants planchaient sur leurs projets de fin d’année, un tireur a fait irruption, déclenchant le chaos. Selon les premiers éléments de l’enquête, l’individu, armé d’un pistolet, a tiré plus de 40 cartouches de calibre 9mm.
Le bilan est lourd : deux étudiants ont perdu la vie et neuf autres personnes ont été blessées par balle. L’un des blessés se trouve dans un état critique, tandis que six autres nécessitent des soins intensifs, bien que leur état soit jugé stable. Une dixième personne a été touchée par des éclats de balles.
Un suspect en garde à vue
La police de Providence, dirigée par le colonel Oscar Perez, a confirmé avoir interpellé une « personne d’intérêt ». L’individu, âgé d’une trentaine d’années, est actuellement en garde à vue. Si les autorités n’ont pas encore précisé s’il existait un lien direct entre le suspect et l’université, elles ont assuré ne rechercher aucun autre complice pour le moment.
Bien que l’arme du crime n’ait pas été immédiatement retrouvée dimanche matin, les enquêteurs ont saisi deux chargeurs pleins. Des images de vidéosurveillance montrent le suspect, vêtu de noir, s’éloignant calmement des lieux après les faits. Les enquêteurs tentent désormais de comprendre comment l’assaillant a pu pénétrer dans une salle de classe du rez-de-chaussée, alors que l’accès aux salles d’examen nécessitait normalement un badge.
Scènes de panique à Brown University
La fusillade à l’université a paralysé le campus et les quartiers environnants de la capitale du Rhode Island. Un ordre de confinement a été maintenu jusqu’au petit matin dimanche, transformant des rues habituellement animées en zones désertes patrouillées par des officiers en tenue tactique.
Les témoignages recueillis sur place décrivent la terreur vécue par les étudiants. Emma Ferraro, étudiante en génie chimique, travaillait dans le hall lorsqu’elle a entendu les détonations : « Une fois que j’ai réalisé que c’étaient des coups de feu, je me suis précipitée vers la porte et j’ai couru vers un bâtiment voisin », raconte-t-elle.
Alex Bruce, étudiant en biochimie, observait la scène depuis sa chambre universitaire située juste en face : « Je tremble encore », a-t-il confié alors que les forces de l’ordre encerclaient le périmètre. Pour Christina Paxson, présidente de l’université, la communauté est « dévastée » mais devra faire preuve de résilience face à cette tragédie.
Un contexte national pesant
Ce drame s’inscrit dans une série noire de violences armées aux États-Unis. Selon le Gun Violence Archive, le pays a déjà recensé 389 fusillades de masse cette année, dont au moins six dans des établissements scolaires. Le président américain Donald Trump, informé de la situation, a déclaré aux journalistes que « tout ce que nous pouvons faire pour l’instant, c’est prier pour les victimes ».
Le maire de Providence, Brett Smiley, a exprimé son émotion face à l’inéluctable réalité de la violence armée : « Nous savions intellectuellement que cela pouvait arriver n’importe où, y compris ici, mais le vivre dans notre communauté est une tout autre épreuve. C’est quelque chose pour lequel nous n’aurions pas dû avoir à nous entraîner, et pourtant, nous l’avons fait. »
L’université Brown, septième plus ancienne institution d’enseignement supérieur aux États-Unis, accueille plus de 10 000 étudiants. Les frais de scolarité et de logement y avoisinent les 92 000 euros par an, faisant de ce lieu de savoir un symbole de prestige désormais marqué par le deuil.