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Israël suspend les aides à Gaza : Hamas dénonce l’isolement
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a ordonné l’arrêt de l’entrée de toutes les marchandises et fournitures dans la bande de Gaza à partir de ce dimanche matin. Le mouvement islamiste Hamas a dénoncé cette décision, la qualifiant de « coup d’État » contre l’accord en cours.
Le bureau de Netanyahu a précisé que cette suspension fait suite à la fin de la première phase de l’accord, alors que Hamas a refusé d’accepter le plan de l’envoyé américain, Steve Witkoff, pour continuer les négociations. Israël a averti qu’il ne permettrait pas de cessez-le-feu sans la libération des otages, menaçant de « conséquences supplémentaires » si Hamas persistait dans son refus.
Cette décision intervient après que Netanyahu a bloqué l’entrée dans les négociations de la deuxième phase, qui étaient censées commencer le 16e jour de la première phase de l’accord, le 3 février dernier. Avec l’arrivée du mois sacré du Ramadan, les habitants de Gaza continuent de souffrir après plus de 15 mois d’assaut israélien.
Réactions des dirigeants israéliens
Le ministre de la Sécurité nationale israélien, Itamar Ben Gvir, a salué la décision de restreindre l’aide humanitaire à Gaza, soulignant la nécessité de maintenir cette politique jusqu’à la libération de tous les otages. Il a également déclaré que « le moment est venu d’ouvrir les portes de l’enfer, de couper l’électricité et l’eau, et de revenir à la guerre ».
Le ministre des Finances, Betsalel Smotrich, a également exprimé son soutien à l’arrêt des aides, qualifiant cette mesure de « bonne direction » et appelant à un renforcement du blocus.
Réactions de Hamas
Hamas a accusé Netanyahu d’essayer de se soustraire à l’accord en adoptant des propositions américaines pour prolonger la première phase. Le mouvement a qualifié cette démarche de « tentative flagrante » d’échapper aux engagements pris. Il a fermement condamné la décision israélienne de stopper l’aide humanitaire, la considérant comme un « chantage odieux et un crime de guerre ».
Hamas a appelé les intermédiaires et la communauté internationale à intervenir d’urgence et à faire pression sur Israël pour qu’il mette fin à ses mesures punitives ciblant près de deux millions de Palestiniens dans la région. Le mouvement a affirmé que Netanyahu tente d’imposer des réalités politiques sur le terrain après l’échec de son armée à le faire pendant 15 mois.
Contexte militaire et humanitaire
Le spécialiste des affaires israéliennes, Mustafa Ibrahim, a déclaré que la décision d’Israël de suspendre l’aide est une partie des pressions exercées après le refus de Hamas d’accepter la proposition de l’envoyé américain. Il a rappelé que Hamas a justifié son refus par les accords précédents, qui ont pris fin, et qu’Israël a entravé le lancement de la deuxième phase.
Ibrahim a prédit une détérioration de la situation militaire à la suite des frappes israéliennes sur Gaza, tout en soulignant que la suspension des aides pourrait être une tentative d’éviter un retour à la guerre. Cependant, il a averti que l’insistance de Netanyahu sur la réalisation d’un « victoire totale » pourrait l’amener à recourir à des mesures plus sévères.
Violations continues et pertes humaines
Dans un contexte déjà tendu, des forces israéliennes ont tué un jeune Palestinien lors d’un bombardement d’un rassemblement civil à l’est de Beit Hanoun, au nord de Gaza. Des secouristes ont rapporté que ce jeune a été tué et un autre blessé lors d’une frappe aérienne israélienne.
Depuis le début de l’accord de cessez-le-feu le 19 janvier, Israël a été accusé d’avoir tué 93 Palestiniens et blessé 822 autres dans des frappes directes. De plus, des violations du protocole humanitaire ont été signalées, incluant des incursions militaires et des restrictions sur l’entrée de l’aide.