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Journaliste du Wall Street Journal emprisonné 16 ans en Russie
Une cour russe a condamné à 16 ans de prison le journaliste américain Ivan Gershkovich, correspondant pour le journal « Wall Street Journal » en Russie, pour espionnage au profit des États-Unis.
L’arrestation de Gershkovich par les services de sécurité russes a eu lieu le 29 mars de l’année dernière à Ekaterinbourg, sous prétexte de collecte d’informations secrètes sur les activités d’une entreprise du complexe industriel militaire russe, sur instruction du gouvernement américain selon le Service de sécurité russe.
Le verdict a été prononcé lors d’une audience tenue hier, vendredi, au tribunal de la région d’Sverdlovsk à Ekaterinbourg, en Russie. Un communiqué du bureau de presse du tribunal russe indique que Gershkovich (32 ans) a nié les accusations portées contre lui.
Moscou n’a pas fourni de preuves de l’accusation d’espionnage contre Gershkovich, le Kremlin a refusé de commenter davantage l’accusation, déclarant que « les accusations d’espionnage sont très sensibles, nous ne pouvons pas faire d’autres commentaires et le procès se poursuit ».
Conditions d’échange
Sa condamnation est une condition préalable à un éventuel échange de prisonniers avec Washington, Moscou n’échangeant les détenus que s’ils ont été condamnés.
Le président américain Joe Biden et certains hauts responsables ont demandé la libération immédiate du journaliste qui avait un accréditation du ministère russe des Affaires étrangères.
Indignation
La condamnation de Gershkovich a été vivement critiquée par le « Wall Street Journal » qui l’a qualifiée de « condamnation honteuse ». Les responsables du journal ont déclaré dans un communiqué que cette condamnation intervient après qu’Ivan ait passé 478 jours en prison, détenu injustement, loin de sa famille et de ses amis, tout cela parce qu’il exerçait son métier de journaliste. Le journal s’est engagé à poursuivre la lutte pour sa libération.
De même, la directrice des campagnes de l’organisation « Reporters sans frontières », Rebecca Vincent, a estimé que la condamnation était le résultat d’un procès « qui ne saurait être considéré comme équitable ou libre. Cette sentence doit être annulée immédiatement ».
Réactions internationales
La condamnation de Gershkovich a déclenché une vague de solidarité dans les médias internationaux depuis mars de l’année dernière, provoquant l’indignation des dirigeants occidentaux.
Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a qualifié la condamnation du journaliste d' »indigne ». Pour la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, cette condamnation fait partie de la propagande de guerre de Poutine.
La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a considéré que Gershkovich était victime d’un « procès factice à motivation politique », estimant que le verdict prononcé à son encontre était contraire à la justice.
Les Nations unies ont exprimé de fortes préoccupations quant à la condamnation de Gershkovich et son impact sur la liberté d’expression.
