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Justice aux USA : Libération d’un chercheur indien pro-Palestine

by Sara
Justice aux USA : Libération d'un chercheur indien pro-Palestine
États-Unis, Inde, Palestine

Libération d’un chercheur indien pro-Palestine aux États-Unis

Une juge fédérale américaine a ordonné, mercredi, la libération de Badr Khan Suri, un chercheur indien de l’université Georgetown, détenu par l’administration de l’ancien président Donald Trump. Son arrestation faisait suite à ses activités de soutien à la cause palestinienne, en préparation d’une procédure de déportation.

Badr Khan Suri, citoyen indien, est arrivé aux États-Unis en 2022 avec un visa de travail pour rejoindre Georgetown en tant que chercheur invité et boursier postdoctoral. Il est marié et père de trois enfants : un garçon de 9 ans et des jumeaux de 5 ans.

Circonstances de l’arrestation et accusations

Le 17 mars dernier, des agents en civil masqués ont arrêté Badr Khan Suri devant un complexe résidentiel à Arlington, en Virginie. Il a ensuite été transféré en Louisiane puis dans un centre de détention au Texas.

L’administration Trump a annulé son visa en raison de ses publications sur les réseaux sociaux et des liens familiaux de son épouse, d’origine palestinienne et américaine, établie à Gaza. Il a été accusé de soutenir le Hamas, mouvement de résistance islamique.

Décision judiciaire et droits constitutionnels

Hier, un document judiciaire a révélé que Patricia Talifer Giles, juge du tribunal fédéral d’Alexandria en Virginie, a ordonné la libération sous caution de Badr Khan Suri. Il doit rester en Virginie et toute nouvelle arrestation nécessitera un préavis de 48 heures à la cour et à ses avocats.

La juge a justifié cette décision en soulignant les « revendications constitutionnelles substantielles » du chercheur contre l’administration Trump, ainsi que les besoins de sa famille. Elle a estimé qu’il ne représentait pas une menace pour la société.

Elle a également déclaré que l’expression politique liée au conflit israélo-palestinien, notamment l’opposition à la campagne militaire israélienne, était probablement protégée par la liberté d’expression.

Conséquences et procédures en cours

Badr Khan Suri doit désormais retourner auprès de sa famille en Virginie en attendant la suite de son recours contre l’administration Trump, qui conteste la légalité de son arrestation et détention, au regard du Premier amendement et d’autres droits constitutionnels.

Il fait également face à une procédure de déportation devant un tribunal d’immigration au Texas. Le tribunal lui impose de résider en Virginie et de se présenter personnellement aux audiences futures.

Accusations de liens avec le Hamas et défense

Tricia McAlofflin, assistante du secrétaire à la Sécurité intérieure, a affirmé que Badr Khan Suri entretenait des liens étroits avec un conseiller important du Hamas et qu’il incitait à la violence contre les Juifs. Elle a déclaré : « Quand vous défendez la violence et le terrorisme, votre droit d’étudier aux États-Unis doit être révoqué. »

De son côté, Sophia Gregg, avocate de l’ACLU (Union américaine pour les libertés civiles), a dénoncé cette violation du Premier amendement, qui protège la liberté d’expression pour tous, indépendamment de la nationalité.

Elle a ajouté : « Les Américains ne veulent pas vivre dans un pays où le gouvernement fédéral cache ceux dont il n’aime pas les opinions. Si cela arrive au Dr Suri, cela peut arriver à tout le monde. »

Le combat pour la justice et la liberté d’expression

Avant son arrestation, Badr Khan Suri dispensait un cours sur les droits de l’homme pour les majorités et minorités en Asie du Sud. Il aspirait à devenir professeur universitaire et à poursuivre une carrière académique.

Libéré récemment d’un centre de détention près de Dallas, il a déclaré : « Retarder la justice, c’est la nier. Cela a pris deux mois, mais je suis très reconnaissant d’être enfin libre. »

Il a exprimé sa sympathie pour Juifs et Arabes, remerciant ceux qui l’ont soutenu, notamment des membres de la communauté juive et des rabbins. Il a aussi raconté son interrogation lors de son arrestation, sans jamais avoir reçu d’explications claires sur les motifs.

« Mon seul crime, peut-être, est d’avoir épousé une femme palestinienne, qui est également citoyenne américaine », a-t-il confié.

Contexte et cas similaires aux États-Unis

Badr Khan Suri était chercheur au Centre pour la compréhension islamo-chrétienne à Georgetown. Il a été détenu depuis mars, transféré plusieurs fois, puis placé en centre de détention pour immigrants au Texas sans inculpation officielle.

Les autorités américaines ont annulé son visa en l’accusant de diffuser du contenu antisémite et pro-Hamas sur les réseaux sociaux.

Le juge a noté le manque de preuves solides justifiant la détention et a conclu à une violation des droits constitutionnels du chercheur.

Les avocats ont souligné que ses prises de position politiques relèvent de la liberté d’expression protégée et que son ciblage était lié à l’origine palestinienne de son épouse, dont le père fut conseiller d’Ismaïl Haniyeh, ancien chef du Hamas jusqu’en 2010. Badr Khan Suri n’aurait toutefois pas eu de liens étroits avec ce dernier.

Un phénomène plus large de répression politique

Cette affaire s’inscrit parmi plusieurs cas similaires examinés actuellement par la justice américaine, impliquant étudiants et universitaires aux opinions pro-palestiniennes.

Des groupes de défense des droits civiques accusent l’administration Trump d’utiliser des accusations d’antisémitisme pour réduire au silence les critiques d’Israël et restreindre la liberté d’expression politique.

Depuis les débuts de cette administration, des étudiants de tout le pays ont été arrêtés après avoir participé à des manifestations universitaires contre la guerre entre Israël et le Hamas.

Parmi les libérations récentes figurent celles de Ramisa Ozturk, étudiante turque à l’Université Tufts, et de Mohsen Mehdaoui, étudiant palestinien à l’Université Columbia.

L’administration Trump cible des ressortissants étrangers, dont Badr Khan Suri, engagés dans des protestations de soutien à la Palestine et contre la guerre menée par Israël, allié des États-Unis. Les défenseurs des droits civiques et des immigrés dénoncent une répression injuste des opposants politiques.

source:https://www.aljazeera.net/news/2025/5/15/%d9%85%d9%86%d8%b9

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