Table of Contents
Des députés de gauche, issus des groupes insoumis, écologistes et communistes, ont saisi le Conseil constitutionnel pour contester plusieurs dispositions de la loi récemment adoptée visant à renforcer la lutte contre le narcotrafic. Ils dénoncent notamment des atteintes graves à l’État de droit et soulignent des mesures aux conséquences problématiques pour les droits individuels.
Un recours contre la création de quartiers de haute sécurité en prison
Au cœur des contestations figure la mise en place de quartiers de haute sécurité destinés aux trafiquants de drogue les plus dangereux. Les élus dénoncent un « cavalier législatif », estimant que cette mesure ne présente pas de lien direct avec le texte initial de la loi, qui ne comportait aucune disposition relative au régime carcéral.
Selon eux, cette création de quartiers spécifiques dans les prisons représente une extension non justifiée et soulève des questions importantes sur les conditions de détention.
Inquiétudes autour des termes vagues et des atteintes aux libertés
Les députés critiquent la rédaction jugée insuffisamment précise de la loi, notamment en ce qui concerne la volonté de « prévenir la poursuite ou l’établissement de liens » avec des réseaux criminels. Ils relèvent que le texte ne définit ni la nature, ni l’intensité de ces liens, ce qui ouvre la porte à des interprétations larges et potentiellement abusives.
Par ailleurs, la loi prévoit la systématisation des fouilles intégrales dans les lieux de détention, une mesure jugée « attentatoire à la dignité humaine » et manquant d’encadrement strict.
Critiques sur l’usage du renseignement algorithmique et des mesures d’écoute
Autre point de friction : l’expérimentation du recours au renseignement algorithmique pour lutter contre le narcotrafic. Cette technique, déjà utilisée dans la lutte contre le terrorisme et les ingérences étrangères, est décriée par les députés comme une atteinte disproportionnée à la vie privée.
Ils contestent également l’activation à distance d’appareils électroniques pour des écoutes, ainsi que les restrictions à la liberté de circulation dans des lieux liés au trafic, pouvant atteindre un mois d’interdiction.
Procès-verbaux distincts et droits de la défense
La loi introduit aussi la création d’un procès-verbal distinct afin de protéger certaines informations des trafiquants et de leurs avocats. Cette mesure est considérée par les députés comme contraire aux droits de la défense et au principe d’un procès équitable.
Un second recours ciblant le parquet national anti-stupéfiants
Parallèlement, un second recours a été déposé, mettant en cause la création d’un parquet national anti-stupéfiants. Pour les représentants de la gauche radicale, cette instance pourrait engendrer des inégalités de traitement entre les justiciables, remettant en question l’égalité devant la justice.