Originaire du Sud-Est asiatique, le moustique tigre est vecteur de maladies telles que la dengue, le chikungunya et le Zika. Arrivé en France métropolitaine en 2004, il a aujourd’hui colonisé une grande partie du territoire. Il ne provoque pas encore d’épidémies récurrentes en France, mais les cas autochtones se multiplient. Les autorités insistent sur l’importance d’intervenir tôt pour éviter l’installation de foyers épidémiques.
Selon Claire Teillet, il est crucial d’agir avant que des épidémies ne surviennent régulièrement. L’objectif est d’anticiper pour prévenir l’émergence de situations à risque. L’étude mobilise des données et des observations pour mieux cibler les lieux où intervenir. Cette approche vise à réduire les gîtes larvaires potentiels dans les espaces urbains.
Les analyses montrent que la végétation augmente la probabilité de trouver des larves dans les chambres techniques et les collecteurs d’eau pluviale situés à proximité. À l’inverse, une densité de végétation très élevée peut diminuer cette probabilité. La végétation associée à des structures urbaines influe aussi sur le risque, et elle est plus marquée dans des environnements organisés autour d’objets urbains et de zones végétalisées, ainsi qu’à proximité de grands espaces verts.
Autrement dit, ces résultats concernent des quartiers résidentiels composés d’habitations avec jardin et de parcs, où l’interaction entre urbanisation et végétation peut favoriser ou freiner la présence de larves.
Des images satellites ont été associées à des modèles de distribution d’espèces. Des données recueillies sur le terrain par l’Entente interdépartementale pour la démoustication du littoral méditerranéen ont permis d’identifier des gîtes larvaires privilégiés afin de calibrer les modèles et de prévoir leur réapparition ailleurs.
Ce n’est pas la première fois que l’imagerie satellitaire est utilisée pour ce type d’étude, précise Claire Teillet. Mais une méthode particulière a permis d’extraire des informations sur l’arrangement spatial des éléments dans une image.
Pour la chercheuse, cet outil peut aider à repérer les zones prioritaires à inspecter dans l’espace public. Il appartient désormais aux acteurs et aux décideurs de s’emparer de cette approche pour orienter les actions de démoustication, en rappelant que les principaux gîtes larvaires ne se trouvent pas dans l’espace public mais dans des récipients et coupelles dans les jardins privés.