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M23 : Les rebelles prennent le contrôle de Minova en RDC
Les autorités ont annoncé que les rebelles du mouvement M23 ont pris le contrôle de la ville de Minova, située dans l’est de la République Démocratique du Congo. Cette ville constitue un axe de ravitaillement essentiel pour la capitale régionale, Goma.
Consolidation du contrôle rebelle
Le gouverneur de la province du Sud-Kivu, Jean-Jacques Bourrus, a confirmé hier, mardi, la prise de Minova, ajoutant que les rebelles avaient également conquis les villes minières de Lumbishi, Numbi, et Shangi dans la même province, ainsi que la localité de Bweremana dans la province voisine du Nord-Kivu.
L’armée de la République Démocratique du Congo a reconnu que les rebelles avaient réalisé des « percées » à Minova et Bweremana.
Contexte du conflit
Le M23 est un groupe armé composé principalement de membres de l’ethnie tutsie qui s’était désolidarisé de l’armée congolaise il y a plus de dix ans. Depuis sa réémergence en 2022, ce mouvement a continué à gagner du terrain dans l’est de la République Démocratique du Congo.
Le M23 fait partie d’un ensemble d’environ 100 groupes armés rivalisant pour le contrôle d’un territoire riche en minerais, dans un conflit qui dure depuis des décennies et qui a entraîné l’une des plus grandes crises humanitaires au monde.
Impact humanitaire
Depuis 1998, près de 6 millions de personnes ont perdu la vie, et environ 7 millions ont été déplacées à l’intérieur du pays. Selon un rapport publié lundi par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, plus de 237 000 personnes ont été déplacées à cause des combats dans l’est du Congo depuis le début de l’année.
La République Démocratique du Congo et les Nations Unies accusent le Rwanda de soutenir le M23 avec des troupes et des armes, une allégation que le Rwanda dément.
Situation à Goma
Les combats se déroulent sur plusieurs fronts autour de Goma, entraînant le déplacement de centaines de milliers de personnes dans les environs de la ville, qui était brièvement sous le contrôle du M23 en 2012.
En parlant de la situation depuis Goma, notre correspondant Alain Ouyakani a déclaré : « Les habitants de Goma sont affectés. Il y a un sentiment d’inquiétude quant à l’arrivée des bombes depuis les lignes de front dans les quartiers de la ville. »
Restrictions sur l’aide humanitaire
Les hostilités ont également interrompu plusieurs routes menant à Goma, poussant souvent les habitants à traverser le lac Kivu sur des barques surchargées et dangereuses pour transporter des fournitures essentielles.
Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires a indiqué que la plupart des organisations internationales et des ONG basées à Minova avaient temporairement suspendu leurs activités en raison de la situation sécuritaire.