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Olivier Faure vise Matignon : une alternative pour la gauche en crise

by Sara
France

Olivier Faure se pose comme une alternative possible à Emmanuel Macron et au gouvernement sortant en proposant sa candidature pour Matignon, alors que la crise politique suscitée par le vote de confiance sur le budget 2026 a précipité la chute de François Bayrou et ouvert une période d’incertitudes pour la majorité.

Olivier Faure candidat pour Matignon face à la crise politique

Olivier Faure au CamPuS du PS à Blois
Olivier Faure photographié lors du CamPuS du PS à Blois vendredi 29 août (illustration)

À la rentrée, le patron du Parti socialiste affiche un changement d’allure et une volonté affichée de jouer un rôle central. En arborant une petite barbe poivre et sel depuis la fin août, Olivier Faure a déclaré être « *prêt* » à succéder à François Bayrou pour faire passer un budget avant la fin de l’année.

La manœuvre intervient après que le vote de confiance sur le Budget 2026, initié par François Bayrou, a précipité la chute de ce dernier et contraint les forces politiques à se repositionner. Le Parti socialiste propose de se poser en alternative, présentant des pistes budgétaires s’inspirant largement du programme du Nouveau Front populaire, notamment concernant la taxe Zucman.

Sur la manière dont le chef de l’État perçoit cette offre, un proche d’Emmanuel Macron a confié au Figaro :

« *Il l’observe avec intérêt. Olivier Faure est l’une des clés de résolution de la situation. Le PS ne veut pas de dissolution, veut être considéré et a la volonté de revendiquer Matignon* »,

Le même interlocuteur prévient toutefois que c’est au député de Seine‑et‑Marne de « *faire la démonstration qu’il peut garantir un temps de stabilité, en étant capable de présenter un dispositif susceptible de ne pas être censuré* ». Du côté socialiste, on assure que l’engagement à ne pas recourir à l’article 49‑3 sur le budget permettra l’émergence de compromis.

Soutiens, oppositions et conditions pour un budget 2026

Olivier Faure a affirmé sa disponibilité au dialogue : « *Je suis à la disposition du chef de l’État, évidemment, à tout moment pour discuter des conditions dans lesquelles nous pourrions occuper les places gouvernementales qui sont aujourd’hui occupées par la majorité relative de François Bayrou* », a-t-il insisté mardi 2 septembre.

Cette position suscite une forte opposition de La France insoumise. Sur le réseau X, le député LFI Paul Vannier a lancé : « *Se servir plutôt que servir les électeurs et le programme du NFP. Quelle déchéance… Qui est candidat pour monter sur le radeau de la méduse socialiste ?* »

La présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, a déclaré la veille sur France 2 que ses troupes ne soutiendraient pas un Premier ministre issu du PS sans garanties sérieuses sur un programme de rupture. Jean‑Luc Mélenchon a, lui, dénoncé : «* Il donne la consigne de répondre oui à tout socialiste qui serait sollicité pour le poste de Premier ministre. Tondelier et Roussel suivent ? Quel incroyable retournement de veste* ».

Des voix plus favorables à l’unité de la gauche se font entendre. L’ex‑LFI Alexis Corbière, désormais député siégeant avec les écologistes, estime ne pas comprendre la pudeur de son ancien parti : « *Toute personne issue du NFP qui serait nommée à Matignon, je prends. Il y va y avoir une vacance du pouvoir et il faudrait que l’on reste les bras ballants ? C’est au contraire le moment de montrer que le NFP est une force qui ne se défile pas, et qui est là pour améliorer la vie des gens* ».

Alexis Corbière met en avant des points de convergence, comme la taxe Zucman, et alerte sur les risques d’une dissolution : « *Un chemin existe, mais à la condition que tous les partenaires soient unis derrière. J’invite tout le monde à faire attention, car en cas d’échec et de dissolution, c’est potentiellement l’extrême droite qui s’installera au gouvernement* ». Il rappelle en outre que la rentrée sociale — le 10 septembre puis l’intersyndicale la semaine suivante — peut faire évoluer les positions du bloc central sur la fiscalité et les efforts budgétaires.

Du côté du Parti socialiste, certains estiment que la voie reste praticable. Le député PS Arthur Delaporte juge que la piste Faure « *fait partie des pistes sérieuses, y compris dans la tête de macronistes de premier plan* ». Selon lui, la crédibilité d’un gouvernement socialiste tient au fait que son chef saurait gouverner « *en ayant conscience d’être minoritaire* », et non en se comportant comme majoritaire.

Les discussions pour aboutir à un budget de compromis reposeraient sur une proposition de gauche associant écologistes et communistes, puis des négociations avec le bloc central. Pour Arthur Delaporte, « *il faudrait un soutien sans participation des insoumis, ou du moins leur neutralité* ». Reste à voir si les composantes du Nouveau Front populaire accepteront ce scénario ; pour Olivier Faure, au moins, l’expérience vaut bien qu’on laisse pousser la barbe pour voir.

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source:https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/comment-olivier-faure-veut-se-frayer-un-chemin-dans-le-marasme-politique-pour-s-imposer-a-matignon_254361.html

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