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La semaine a été particulièrement intense pour les pompiers en France, notamment dans le département des Bouches-du-Rhône, où ils ont dû faire face à 40 interventions pour des départs de feu mardi. Des incendies notables ont également touché des régions comme l’Aude, l’Hérault et le Gard, entraînant la destruction de plusieurs milliers d’hectares de végétation. Avec le mois de juin étant le plus chaud jamais enregistré en Europe de l’Ouest, les pompiers réévaluent leurs techniques de lutte pour s’adapter à la sécheresse croissante qui affecte plusieurs départements.
En mode commando dans le Gard
Les pompiers se connectent généralement aux poteaux incendie des villes pour s’approvisionner en eau. Cependant, dans les zones moins densément peuplées ou isolées, les ressources peuvent s’épuiser rapidement. Pour remédier à cela, les pompiers du Gard ont mis en place plusieurs techniques innovantes. Le lieutenant-colonel Jérôme Jallet, responsable de la lutte contre les risques naturels au Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) 30, travaille à anticiper ces défis estivaux.
Dans cette région, une équipe spéciale, le commando feu de forêt, est équipée de moyens héliportables. « Une équipe qui bénéficie de moyens héliportables, comme des motopompes ou des barrages à installer dans des rivières, qui permettent de capter de l’eau en ressource naturelle », précise-t-il. Ils disposent de 35 000 mètres cubes de contenants, incluant des bacs en aluminium et des bâches souples, utilisables dans les rivières ou d’autres retenues d’eau naturelles.
Utilisation de ressources naturelles
Lors d’un incendie récent à Montdardier, les membres du commando ont exploité les gourgues des bergers pour remplir des bacs transportés par hélicoptère. Ces réserves d’eau, essentielles pour les troupeaux, ont permis de rapprocher l’eau du brasier. Cependant, ce type d’équipe n’est pas disponible partout. « Les commandos feu de forêt requièrent de l’expérience et une bonne condition physique », souligne le lieutenant-colonel, notant que le matériel doit souvent être transporté manuellement.
Le feu contre le feu
Face à la rareté de l’eau, le commandant Benoît Deplas, chef du groupement opération du Sdis de l’Ariège, propose d’envisager des solutions de stockage pour l’hiver, telles que des bassins d’expansion ou des citernes, afin d’utiliser cette eau durant l’été. « Beaucoup de choses ont évolué dans les techniques », souligne-t-il. Il mentionne des lances à haute pression qui consomment moins d’eau ou des lances diphasiques qui mêlent air et eau pour une efficacité accrue.
Aménagement du territoire et résilience
L’aménagement du terrain est crucial dans la lutte contre les incendies. Benoît Castel préconise de débroussailler les zones forestières et d’adopter une analyse territoriale pour adapter les réponses aux spécificités de chaque région. « Il faut mettre en place une résilience dans un continuum de sécurité. L’eau n’est qu’un élément », affirme-t-il. Une bonne organisation, des ressources humaines, du matériel adapté, ainsi que la protection des habitations, sont tout aussi essentiels pour une lutte efficace contre les incendies.