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Les dangers ferroviaires ne sont pas étrangers à Winnipeg, et la situation à St. Boniface suscite de plus en plus d’inquiétudes parmi les résidents. Un incident marquant a eu lieu en 2012, lorsqu’un feu s’est déclaré dans une usine de carburant, provoquant une explosion et une boule de feu visible dans le ciel.
Un appel à la vigilance
Pour Tom Scott, résident de St. Boniface depuis 34 ans, cet événement a servi de signal d’alarme. « On peut voir les dégâts qui peuvent survenir très rapidement. Ce n’est pas simplement un petit incident qui est vite maîtrisé. Cela peut rapidement dégénérer, » a-t-il déclaré.
Ce n’est pas le premier incident lié au chemin de fer qu’il a vécu dans le quartier. « Nous avons eu un déraillement ici. Et comme vous le savez, il y a eu beaucoup d’autres déraillements, beaucoup plus graves, » a-t-il ajouté, soulignant que la sécurité est devenue une préoccupation majeure.
Une étude inquiétante
Un récent rapport de l’Université du Manitoba révèle que 40 % des habitants de St. Boniface sont exposés à des dangers liés aux chemins de fer. « La possibilité d’un déraillement, surtout si le train transporte des matières dangereuses, pourrait entraîner un déversement provoquant un incendie et nécessitant l’évacuation ou l’isolement des résidents des communautés, » a expliqué Ijeoma Eze, l’une des rédactrices du rapport.
Au cours de la dernière décennie, la longueur moyenne des trains a augmenté de plus de 27 % par an, entraînant des retards accrus et des risques pour la sécurité, notamment pour les 26 établissements scolaires, hôpitaux, maisons de retraite et crèches situés à moins de 800 mètres des voies ferrées.
La réponse à ces risques
Le rapport de Transport Canada recommande une zone tampon d’évacuation et d’isolement, mais Eze suggère qu’elle est insuffisante. « Selon l’intensité de l’incident, il pourrait être ressenti jusqu’à deux kilomètres des sites d’incidents, » a-t-elle précisé.
Eze propose la relocalisation des voies ferrées comme solution potentielle, mais Matt Allard, conseiller de St. Boniface, admet que la question est complexe. « Il y a de sérieuses interactions négatives, que ce soit en termes de sécurité, de commodité ou de bruit, » a-t-il noté. « D’un autre côté, on parle de 2 000 emplois — des emplois bien rémunérés — à Winnipeg. » Il s’interroge sur la faisabilité d’une solution simple.
Un avenir à repenser
Pour Tom Scott, la relocalisation des voies ferrées est une nécessité. « Déplacer les lignes de chemin de fer élimine tous les dangers, toutes les préoccupations, et ouvre la voie à un mode de vie plus sain pour tout le monde, » a-t-il affirmé.
Selon l’étude d’Eze, « lorsque les voies ferrées traversent des zones résidentielles, des risques de sécurité, de pollution, de bruit, de vibrations et de dangers de circulation sont imposés aux résidents. » Parmi les défis rencontrés figurent des blessures, des perturbations du paysage, une perte de cohésion communautaire et une diminution de la valeur des propriétés.
Scott espère qu’une décision sera prise rapidement. « Peut-être que nous ne pourrons jamais nous débarrasser complètement des lignes de chemin de fer, mais peut-être qu’en 20 ans, nous en aurons 50 % de moins. C’est une grande réduction. » Selon lui, tout changement commence par une première étape. « Un quartier n’est aussi bon que les personnes qui y vivent, » a-t-il conclu. « Il est temps de l’améliorer pour tout le monde. »