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Cannes, Nice, Bordeaux : élus contre les paquebots géants

by Sara
France

Les chantiers et l’industrie face aux paquebots de croisière

Les Chantiers de l’Atlantique ont annoncé au dernier sommet Choose France la signature d’un mégacontrat de 3,5 milliards d’euros avec MSC Croisières pour la construction de deux paquebots jumeaux. Ces navires, décrits comme de véritables villes flottantes, pourront accueillir jusqu’à 6 500 passagers à bord et seraient livrés à partir de 2029.

L’armateur suisse MSC estime déjà ces projets attractifs pour les vacanciers, qui profiteront à bord d’une batterie d’animations. Mais ces ambitions industrielles se heurtent à des résistances locales croissantes dans plusieurs ports français.

Cannes en première ligne contre les navires géants

La baie de Cannes illustre les tensions entre tourisme de masse et protection des milieux marins. En 2024, le port a enregistré 175 escales et accueilli 460 000 croisiéristes, certains arrivant à bord de paquebots transportant plus de 5 000 passagers.

David Lisnard, maire LR de Cannes, a mis en garde contre l’implantation de ces monstres maritimes : « La baie de Cannes constitue un trésor écologique et une source de biodiversité inestimable qu’il faut protéger, » insiste l’élu. « Il ne s’agit pas d’être… »

Cette prise de position reflète une hostilité grandissante de certains élus à l’égard de ce qu’ils perçoivent comme une « folie des grandeurs » chez les croisiéristes, notamment en matière d’impact paysager et de fréquentation ponctuelle des centres-villes.

Enjeux économiques et contraintes de régulation

Les villes portuaires bénéficient toutefois financièrement de l’activité des paquebots de croisière : les dépenses des passagers dans les commerces, restaurants et excursions représentent une manne économique importante. Ce facteur complique la mise en place de règles strictes contre l’arrivée de navires de grande taille.

Les élus se trouvent ainsi confrontés à un arbitrage : protéger des zones sensibles et un littoral souvent touristique, tout en préservant des recettes locales liées aux escales. La question du « comment réglementer » demeure épineuse lorsque l’économie locale est partiellement dépendante de ces visiteurs.

Positions et perspectives locales

Plusieurs voix locales, à Cannes et dans d’autres ports, expriment un refus de voir augmenter la taille et la fréquence des escales de très grands navires. L’opposition cite autant des raisons environnementales — comme la préservation de la biodiversité et l’impact visuel sur le littoral — que des préoccupations d’ordre urbain : saturation des infrastructures et gestion des flux de passagers.

Du côté des armateurs, l’argument commercial est mis en avant : de nouveaux paquebots offrent plus d’attractions à bord et devraient attirer une clientèle nombreuse, ce qui, selon eux, profite indirectement aux villes d’escale. Entre ces deux logiques, les débats locaux et les décisions des autorités portuaires seront déterminantes pour l’avenir des escales.

Éléments factuels à retenir

  • Signature d’un contrat de 3,5 milliards d’euros entre les Chantiers de l’Atlantique et MSC Croisières pour deux paquebots jumeaux.
  • Capacité annoncée : jusqu’à 6 500 passagers par navire, livraison prévue à partir de 2029.
  • Cannes (2024) : 175 escales et 460 000 croisiéristes, avec parfois des navires de plus de 5 000 passagers.
  • Opposition locale marquée, symbolisée par la prise de position de David Lisnard sur la protection de la baie de Cannes.

Les discussions entre acteurs publics, autorités portuaires et compagnies maritimes se poursuivront, tant sur la gouvernance des escales que sur les mesures visant à limiter les impacts environnementaux et urbains liés à ces navires.

source:https://www.lefigaro.fr/conjoncture/cannes-nice-bordeaux-les-elus-montent-au-creneau-contre-les-paquebots-de-croisiere-geants-20250815

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