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Une étude parue dans la revue Nature Climate Change met en lumière une réalité alarmante : les 10 % les plus riches de la planète sont responsables de 66 % du réchauffement climatique depuis 1990. Cette enquête, menée par Sarah Schongart de l’université de Zurich, établit pour la première fois un lien direct entre la concentration de richesse privée et l’aggravation des événements climatiques extrêmes. « On passe ainsi de la comptabilité des émissions carbone à la responsabilité climatique », explique la chercheuse.
Des modélisations révélant un impact disproportionné
En combinant des données économiques mondiales avec des simulations climatiques, les scientifiques ont quantifié l’empreinte environnementale des différentes catégories de revenus. La conclusion est saisissante : les comportements et investissements des plus aisés, en particulier aux États-Unis et en Chine, génèrent une part disproportionnée des vagues de chaleur, sécheresses et autres phénomènes extrêmes. Ces deux pays représentent à eux seuls près de 50 % des émissions mondiales de carbone attribuées à cette frange privilégiée de la population.
Le mode de vie et les investissements au cœur du problème
Le 1 % des plus fortunés sur Terre contribue 26 fois plus aux vagues de chaleur centennales et 17 fois plus aux sécheresses en Amazonie que la moyenne mondiale. Cette empreinte ne se résume pas à leur mode de vie luxueux : leurs placements financiers, souvent dirigés vers des secteurs très émetteurs de gaz à effet de serre, amplifient considérablement leur impact carbone.
Appel à une action climatique ciblée
Carl-Friedrich Schleussner, directeur du Groupe de recherche sur les impacts climatiques à l’Institut international d’analyse des systèmes appliqués, souligne que « une action climatique qui ne prendrait pas en compte les responsabilités démesurées des plus riches risque de passer à côté de l’un des leviers les plus puissants pour réduire les dommages futurs ». Il préconise notamment la mise en place de mécanismes fiscaux tels que des impôts progressifs sur la fortune et une régulation accrue des investissements polluants.