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Lien génétique entre Alzheimer et maladies cardiovasculaires révélé
Une étude récente publiée dans l’International Journal of Molecular Sciences a mis en lumière le lien génétique entre la maladie d’Alzheimer (MA), un trouble neurodégénératif entraînant des pertes de mémoire et un déclin cognitif, et divers traits liés aux lipides ainsi qu’à la maladie coronarienne (MC). Cette recherche a été réalisée à partir de données génétiques à grande échelle et de méthodes analytiques robustes.
Contexte de l’étude
La maladie d’Alzheimer est l’un des principaux troubles neurodégénératifs, avec des cas qui devraient dépasser 139 millions dans le monde d’ici 2050. En Australie, elle représente la principale charge de morbidité chez les personnes âgées. Elle est associée à des enchevêtrements de tau et à des plaques de bêta-amyloïde dans le cerveau.
Des recherches antérieures ont suggéré des liens entre les troubles des lipides, la MC et la MA, indiquant des mécanismes potentiellement superposés au niveau génétique. Cependant, les relations précises et la biologie sous-jacente restent floues, soulignant la nécessité d’approfondir nos connaissances sur ces connexions complexes.
Détails de l’étude
Les chercheurs ont minutieusement examiné la relation entre la MA et divers traits lipidiques, représentant huit classes majeures de lipides. Parmi celles-ci figurent les acides gras, les glycérophospholipides, les lipoprotéines de haute densité (HDL) et de basse densité (LDL), les lipides neutres (triglycérides), les acides gras à chaîne moyenne, les stéroïdes (cholestérol total) et les sphingolipides.
L’étude a utilisé des données agrégées d’études d’association à l’échelle du génome (GWAS) provenant de consortiums de recherche de grande envergure tels que le KORA, le Twins United Kingdom (TwinsUK) et le Global Lipids Genetics Consortium. De plus, les relations entre la MA et sept traits de maladie coronarienne ont été analysées à l’aide de données obtenues du Lee Lab for Statistical Genetics et du consortium CARDIoGRAMplusC4D.
Analyse des résultats
Pour explorer les relations génétiques, l’étude a employé des méthodes telles que la régression de score de déséquilibre de liaison (LDSC) et l’analyse locale d’association de [co]variantes (LAVA) au niveau des polymorphismes nucléotidiques uniques (SNP) et des gènes.
Des analyses basées sur les gènes ont également été menées pour identifier les gènes superposés entre la MA, les lipides et les traits de MC, en utilisant une analyse multi-marqueurs d’annotation génomique (MAGMA) au sein de la plateforme Functional Mapping and Annotation (FUMA).
Les résultats ont mis en évidence des corrélations génétiques globales significatives entre la MA et certains traits lipidiques, tels que les LDL, les triglycérides et le cholestérol total, ainsi qu’une corrélation positive entre la MA et divers traits de MC. Néanmoins, les analyses de randomisation mendélienne n’ont pas soutenu l’existence d’un lien causal, suggérant plutôt une susceptibilité génétique partagée.
Anciens et nouveaux facteurs
L’analyse de corrélations génétiques locales a permis d’identifier des loci génomiques spécifiques contribuant à ces associations, offrant une meilleure compréhension du paysage génétique complexe liant la MA à la santé cardiovasculaire. Les chercheurs ont utilisé la méthode des p-values combinées de Fisher (FCP) pour identifier les gènes partagés atteignant un seuil de signification génomique (GWS) entre la MA, les lipides et les traits de MC. Des gènes tels que l’apolipoprotéine E (APOE), l’APOC1 et le TOMM40 se sont avérés communs à la MA et à plusieurs traits de MC, renforçant ainsi la connexion génétique entre ces affections.
Enfin, cette étude a comparé les résultats obtenus par LDSC et LAVA pour évaluer la cohérence des découvertes. Bien que les deux méthodes aient identifié des corrélations génétiques significatives, certaines divergences ont été observées, soulignant l’importance d’utiliser plusieurs approches analytiques pour comprendre les relations génétiques de manière exhaustive.