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La deeptech Dillico, basée à Meylans près de Grenoble, s’est lancée dans un projet ambitieux visant à simplifier la production de vaccins à ARN messager (ARNm) grâce à une technologie innovante. En levant 7,5 millions d’euros, Dillico prévoit d’installer deux unités de production d’ici à fin 2026, permettant ainsi de régionaliser la fabrication de ces vaccins encapsulés dans de petites bulles lipidiques protectrices.
Une levée de fonds significative
Après avoir remporté le Grand Prix du concours i-Lab et effectué un premier tour de table, Dillico a sécurisé un financement conséquent auprès de son investisseur historique Deeperly, ainsi que d’autres fonds tels qu’Angelor, Avenir Industrie Auvergne-Rhône-Alpes et French Tech Seed. Cette levée de fonds a pour objectif de finaliser son équipement pilote et de préparer l’installation de ses premiers équipements de production d’ARNm.
Un procédé de fabrication innovant
Fondée en 2022, la société a été créée pour faire face aux défis de la production d’ARNm, une problématique mise en lumière durant la pandémie. Christophe Bonneville, co-fondateur de Dillico, souligne que l’industrie pharmaceutique est devenue trop dépendante de procédés utilisant des équipements en plastique à usage unique, ce qui engendre des tensions sur la chaîne d’approvisionnement.
« L’industrie pharmaceutique s’est beaucoup orientée vers des procédés de fabrication flexibles, ce qui peut créer des tensions très fortes sur la supply chain », prévient-il.
Des équipements et des processus flexibles
Pour surmonter ces obstacles, Dillico a développé une plateforme capable de fabriquer des lots pré-cliniques et commerciaux pour des vaccins ainsi que pour des thérapies d’immuno-oncologie. Le procédé, breveté en France et en Europe, permet une production continue de matières premières, offrant ainsi une scalabilité inédite.
« Notre technologie permet de faire avancer des sortes de mini lots les uns après les autres, avec un facteur de 400 entre les plus petits et les plus gros lots que l’on peut fabriquer. »
La production proposée par Dillico peut atteindre jusqu’à 100 millions de doses par an, avec un rendement supérieur de 20 % par rapport aux méthodes existantes.
Un marché en pleine expansion
Depuis la pandémie, l’ARN messager est devenu un secteur d’intérêt majeur pour les chercheurs et les laboratoires. Actuellement, environ 700 essais cliniques et pré-cliniques sont en cours, avec des résultats prometteurs dans le traitement de divers cancers et pour les vaccins contre les virus des zones tropicales.
« Il y a déjà des succès très significatifs de phase 2 et de phase 3 pour des cancers du pancréas, du mélanome, etc. », explique Christophe Bonneville.
Dillico vise à proposer ses solutions aux grandes entreprises pharmaceutiques, ainsi qu’aux startups spécialisées et aux sous-traitants du secteur.
Un avenir prometteur
Bien que Dillico ne communique pas sur les coûts de ses équipements, elle affirme que sa technologie est « accessible à de grosses biotechs » qui pourraient vouloir intégrer ces procédés en interne. La société anticipe un chiffre d’affaires de quelques centaines de milliers d’euros en 2025 grâce à l’évaluation de sa plateforme par des industriels.
