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Alors que les tensions entre les États-Unis et la Chine persistent dans le domaine spatial, la nécessité d’une coordination internationale pour la défense de notre planète semble plus que jamais d’actualité, comme le confirment des spécialistes.
La mission Hera : un pas vers la défense planétaire
La mission européenne Hera doit décoller le 7 octobre 2023, si les conditions le permettent, depuis la base de Cap Canaveral, en Floride, à bord d’une fusée Falcon 9 de SpaceX. Cette mission s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec la NASA et sa mission Dart, qui, en septembre 2022, a réussi à dévier un astéroïde de son orbite, à 11 millions de kilomètres de la Terre. Ensemble, ces deux programmes représentent un effort pour mieux comprendre et gérer les risques liés aux corps célestes menant à la catastrophe.
Une menace bien réelle
La défense planétaire vise à protéger la Terre contre des impacts potentiels d’astéroïdes ou de comètes. Bien que la probabilité d’un tel événement reste faible pour le siècle à venir, il est essentiel de rester vigilant. Patrick Michel, directeur de recherche au CNRS, souligne que « un objet d’un kilomètre de diamètre tombe en moyenne tous les 500 000 ans sur Terre », tandis qu’un objet de 140 mètres de diamètre, capable de causer des dommages régionaux, pourrait frapper tous les 20 000 ans.
Coordination internationale en jeu
Alors que la NASA et l’ESA commencent à élaborer des protocoles en cas de détection d’un astéroïde menaçant, la Chine a également annoncé son intention de participer à des missions de protection planétaire. Pékin prévoit d’intercepter un objet de 30 mètres de diamètre d’ici 2030. Cependant, les relations tendues entre les grandes puissances posent la question de la coopération.
Des initiatives sous l’égide de l’ONU
Depuis 2014, un groupe de travail sous l’égide de l’ONU, le Space Mission Planning Advisory Group (SMPAG), encourage la collaboration internationale dans le domaine de la défense planétaire. Ce groupe regroupe des agences spatiales, dont celles des États-Unis, d’Europe, du Japon, de Chine et de Russie. Bien que la participation chinoise reste limitée, les experts estiment qu’il y a des raisons d’être optimiste quant à la possibilité d’une coopération multilatérale en cas de menace.
Les défis d’une réponse coordonnée
En cas d’identification d’un astéroïde avec un risque d’impact, la question se pose de savoir si les grandes puissances pourraient mettre de côté leurs différends pour sauver des vies. Patrick Michel évoque la complexité d’une mission impliquant plusieurs pays, mais note que « dès que plusieurs pays travaillent de façon multilatérale, cela semble poser moins de problèmes ».
Un avenir à dessiner
Bien que des questions cruciales demeurent, notamment concernant la responsabilité en cas d’échec d’une mission de déviation, le besoin d’une coordination internationale est clair. Les experts conviennent que pour faire face à des menaces potentielles, les nations devront unir leurs efforts, même si cela nécessite de surmonter d’importants obstacles politiques et technologiques.