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La question du nombre d’espèces vivant sur Terre est devenue cruciale au début du XXIe siècle, en raison de la prise de conscience croissante des effets dévastateurs des activités humaines sur l’environnement et d’un déclin alarmant de la biodiversité. Alors que les expéditions naturalistes des siècles précédents avaient révélé une immense diversité biologique, le besoin de quantifier précisément les espèces existantes s’avère essentiel pour comprendre et adresser les enjeux écologiques actuels.
2 153 938 espèces animales et végétales connues en 2024
En 2024, le nombre total d’espèces reconnues s’élève à 2 153 938. Cette liste comprend principalement des animaux invertébrés, avec 1 489 932 espèces, dont les deux tiers sont des insectes. Les vertébrés, quant à eux, se chiffrent à seulement 75 923 espèces, tandis que les végétaux et les champignons comptent respectivement 425 679 et 157 648 espèces. Compter toutes ces espèces représente un défi qui nécessite la collaboration d’experts dans divers domaines de la biologie.
Estimations et défis de la biodiversité
Malgré cette liste impressionnante, de nombreux experts estiment que le nombre réel d’espèces pourrait être bien supérieur, avec des estimations variant entre 8 millions et plusieurs milliards. En particulier, les invertébrés pourraient être trois à cent fois plus nombreux que les espèces actuellement décrites, et il pourrait exister près de 4 millions d’espèces de champignons. La difficulté de répertorier ces espèces réside dans la méthode traditionnelle d’observation et de classification.
L’ADN environnemental pour découvrir de nouvelles espèces
Pour pallier les limites des méthodes conventionnelles, deux approches modernes émergent. La première repose sur l’analyse de l’ADN environnemental, qui permet d’identifier des espèces à partir des traces génétiques laissées dans leur habitat. Cette technique, connue sous le nom de barcoding, aide à associer chaque séquence d’ADN à une espèce, qu’elle soit décrite ou non.
La seconde méthode consiste à utiliser des données taxonomiques existantes pour extrapoler le nombre total d’espèces. En se basant sur les nombres de classes, d’ordres, de familles, et de genres, des chercheurs peuvent estimer le nombre d’espèces dans divers groupes.
La complexité de définir une espèce
Un défi majeur dans le comptage des espèces est de définir ce qu’est une espèce. Différents concepts, tels que le concept morphologique, biologique et évolutif, offrent des perspectives variées mais compliquent le consensus scientifique. Alors que certains biologistes insistent sur l’utilité des distinctions morphologiques, d’autres soulignent l’importance des barrières à la reproduction pour définir des espèces distinctes.
Cette ambiguïté peut mener à des situations où des espèces morphologiquement indiscernables, appelées cryptiques, sont en réalité des entités évolutives distinctes, comme en témoignent les récentes découvertes concernant les taupes en France.
Implications pour la conservation
Dans un contexte d’extinction massive et de perte de biodiversité, la quantification des espèces est plus qu’une simple curiosité scientifique; elle est essentielle pour orienter les efforts de conservation. Comprendre combien d’espèces sont encore à découvrir et comment elles interagissent dans les écosystèmes est crucial pour préserver notre planète.