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Des alertes tsunami sont déclenchées à la suite d’un puissant tremblement de terre survenu dans la nuit du 30 juillet, au large de la péninsule russe du Kamtchatka, avec une magnitude évaluée à 8,8 par l’Institut américain de géophysique basé à Hawaï.
Conséquences immédiates du séisme
Ce séisme sous-marin a déjà provoqué un tsunami d’environ 1,30 mètre au Japon, entraînant l’évacuation des employés de la centrale nucléaire de Fukushima, qui avait subi des dommages lors d’un précédent tsunami en 2011. Une ville portuaire des îles Kouriles, entre la Russie et le Japon, a également été inondée. Les autorités prévoient l’arrivée imminente de vagues d’un à trois mètres dans plusieurs régions, y compris aux États-Unis (Hawaï, Alaska), en Amérique du Sud et dans les îles du Pacifique.
Comprendre le phénomène des tsunamis
Lorsqu’un séisme se produit sous l’océan, le mouvement des roches sous-marines soulève l’eau au-dessus, générant des vagues qui peuvent se propager sur des centaines de kilomètres. « C’est lorsque ces masses d’eau se rééquilibrent que cela génère un tsunami », explique Quentin Bletery, chercheur à l’Institut de recherche pour le développement au laboratoire Géoazur, de l’Université Côte d’Azur.
Un séisme de cette magnitude peut soulever une quantité d’eau énorme sur environ 300 kilomètres. « Au large, il est difficile de réaliser ce qui se passe, car c’est toute la zone qui s’élève », ajoute Quentin Bletery. Ainsi, bien que la vague soit allongée en pleine mer, elle devient beaucoup plus haute à mesure qu’elle se rapproche des côtes.
Impact des vagues
Les vagues peuvent atteindre jusqu’à 20 mètres à proximité du tremblement de terre et encore un mètre à l’autre bout de l’océan. « Ce n’est pas une vague classique, c’est toute la zone qui se soulève d’un mètre. Il est donc crucial de s’éloigner des côtes », souligne l’expert.
Les vagues mettent environ 24 heures à traverser le Pacifique. « Le tsunami du Kamtchatka devrait arriver un peu partout dans la journée, avec des dégâts limités », estime-t-il.
Les mécanismes sismiques et les alertes
Le tremblement de terre génère des ondes sismiques, dont les plus destructrices, appelées « ondes cisaillantes », se déplacent à environ 3,5 kilomètres par seconde. Les systèmes de détection évaluent rapidement la magnitude et la localisation de l’événement pour émettre des alertes avant que les ondes destructrices n’arrivent.
De nombreux pays sont équipés de systèmes qui envoient des messages d’alerte sur les téléphones pour que la population se mette à l’abri. « Pour l’alerte tsunami, nous avons un peu plus de temps, car les vagues mettent une à deux heures à atteindre les côtes les plus proches », précise Quentin Bletery.
Recherche et perspectives d’avenir
Bien qu’il n’existe pas de signaux précurseurs à un séisme, des avancées scientifiques pourraient permettre de mieux anticiper ces événements. « La sensibilité de nos instruments doit être améliorée pour prévoir les séismes », affirme le chercheur, qui espère qu’à l’avenir, des techniques d’analyse avancées, y compris l’intelligence artificielle, pourront contribuer à cette prévision.
Les raz-de-marée peuvent également provenir d’autres sources, comme des glissements de terrain ou des éruptions volcaniques. De petits raz-de-marée peuvent être causés par des phénomènes météorologiques.
Historique des tsunamis dévastateurs
Le tsunami du 26 décembre 2004 a ravagé les côtes d’une dizaine de pays d’Asie du Sud-Est, causant 220 000 morts. La puissance du séisme qui a déclenché cette catastrophe était équivalente à environ 23 000 bombes atomiques. En mars 2011, un autre tremblement de terre au Japon a provoqué un tsunami géant, entraînant la mort de près de 20 000 personnes.
Ces phénomènes ne sont pas limités au Pacifique, car l’Atlantique et la Méditerranée peuvent également être touchés, des régions surveillées en France par le Centre national d’alerte aux tsunamis (Cenalt).