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Les missiles hypersoniques des Houthis menacent Tel Aviv
Le dimanche 15 septembre dernier, le porte-parole militaire des Houthis, le général Yahya Sarie, a déclaré que ses forces avaient effectué une opération de précision visant un site militaire à Jaffa à l’aide d’un missile « hypersonique ». De son côté, l’armée israélienne a ouvert une enquête pour comprendre les raisons du retard pris pour détecter et intercepter le missile. Selon Sarie, le missile a parcouru une distance estimée à 2040 kilomètres en seulement 11 minutes et demie, s’inscrivant dans ce qu’il a nommé la cinquième phase de leur programme.
En revanche, l’armée israélienne a précisé qu’un missile de type « sol-sol » tiré du Yémen est tombé dans une zone inhabitée à l’est de Tel Aviv, les débris s’étant éparpillés sur une distance de 6 kilomètres autour de l’aéroport Ben Gourion. Ce missile aurait également parcouru environ 2000 kilomètres et a mis environ 15 minutes à atteindre sa cible, entrant dans l’espace aérien par la frontière orientale.
Qu’est-ce que les missiles hypersoniques ?
Les missiles hypersoniques sont souvent définis comme ceux capables de dépasser cinq fois la vitesse du son (Mach 5, soit 6130 km/h). Cependant, cette caractéristique n’est qu’une partie de leur définition, car de nombreux véhicules ont dépassé cette vitesse depuis la Seconde Guerre mondiale, y compris les missiles balistiques intercontinentaux, qui circulent à des vitesses de plus de 22 000 km/h, soit environ Mach 18.
Les missiles hypersoniques modernes, toutefois, peuvent manœuvrer tout au long de leur trajectoire à une telle vitesse, une capacité que beaucoup pensaient autrefois impossible. Contrairement aux autres missiles balistiques, qui suivent une trajectoire prévue, les missiles hypersoniques peuvent changer de direction, rendant leur interception beaucoup plus difficile.
Les missiles hypersoniques des Houthis
Le 25 juin 2024, les Houthis ont affirmé avoir attaqué le navire « MSC Sarah 5 » en mer d’Arabie avec un nouveau missile, le « Hatem-2 », qui a la capacité de manœuvrer. Ce missile est un projectile balistique hypersonique fabriqué au Yémen et doté de capacités avancées de ciblage. Des experts estiment que le « Hatem-2 » ressemble à un missile iranien de type « Khaybar Shekan », capable de couvrir des distances supérieures à 1400 kilomètres.
Il possède une capacité de manœuvre très élevée et appartient à une nouvelle génération de missiles longue portée, utilisant des propulseurs solides. En 2023, un rapport d’experts a confirmé que les Houthis possédaient des missiles hypersoniques avec des vitesses dépassant huit fois la vitesse du son, permettant d’atteindre Entité sioniste en moins d’un quart d’heure.
Capacités militaires des Houthis
Les missiles hypersoniques sont encore une technologie émergente, détenue uniquement par un petit nombre de pays tels que la Russie, la Chine, les États-Unis et l’Iran. La possession de cette technologie par les Houthis, ou au moins leur développement, pourrait transformer le paysage militaire au Moyen-Orient, car il n’existe actuellement aucun système de défense capable de neutraliser complètement ces menaces.
De plus, les missiles de type « Tufan », utilisés lors de frappes contre Entité sioniste, montrent une évolution rapide de l’arsenal des Houthis. Ces missiles, qui ont un potentiel d’atteinte compris entre 1350 et 1950 kilomètres, présentent des caractéristiques similaires aux missiles iraniens « Qadr ». Leurs dimensions permettent de les lancer depuis divers types de plateformes, rendant leur détection encore plus difficile.
Un développement rapide des capacités militaires
Depuis 2015, les Houthis ont démontré leur capacité à développer rapidement leur arsenal de missiles. En observant leur historique, on constate qu’ils ont débuté avec des missiles comme le « Qaher-1 » et ont progressivement amélioré leurs technologies, lançant récemment des systèmes plus avancés tels que le « Burkan 3 ».
Les Houthis ont également su établir des lignes d’approvisionnement efficaces et une capacité de production locale, se permettant ainsi de maintenir et d’accroître leur arsenal même face aux restrictions internationales. Cela leur donne une flexibilité stratégique menant à une montée des capacités militaires qui inquiète les responsables israéliens.