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Témoignage d’un ancien prisonnier palestinien à Sde Tzemach

by Sara
Témoignage d'un ancien prisonnier palestinien à Sde Tzemach
Palestine, Israël

Wadiʿ Mohammed ʿAbd al-Badi, un ancien prisonnier palestinien de 32 ans originaire de Beit Lahia, se souvient avec douleur des sévices qu’il a subis pendant six mois dans la tristement célèbre prison israélienne de Sde Tzemach, située dans le désert du Néguev.

En ce jour dédié aux prisonniers palestiniens, il relate les souffrances physiques et psychologiques endurées dans des conditions inhumaines. Selon lui, les détenus palestiniens font face aux pires formes de torture mentale et corporelle, dans un environnement carcéral dénué de toute humanité.

À proximité d’une tente délabrée qui abrite seize membres de sa famille paternelle dans la ville de Beit Lahia, ravagée par les bombardements israéliens, Wadiʿ joue avec sa fille Maria, âgée de sept ans, sur une balançoire rudimentaire fabriquée avec des cordes. Il tente ainsi de retrouver un peu de chaleur familiale perdue durant ses mois d’emprisonnement.

Dans un entretien accordé à l’agence Anadolu juste après sa libération lundi dernier, il a confié n’avoir jamais vu le soleil durant sa détention. Il déclare : « Notre souffrance psychologique était bien plus lourde que la souffrance physique. Ils nous enfermaient dans des cages en fer, semblables à celles des oiseaux, et exigeaient que nous baissions constamment la tête. C’était une vie tragique, je souhaite à personne de la vivre. »

Il a également mentionné avoir supplié pour un simple appel téléphonique afin de rassurer sa famille, source de force pour tenir. Pourtant, on lui a refusé ce droit. « Ils m’ont dit que ma famille était morte en martyr, ils m’ont même montré des photos de cadavres en prétendant que c’étaient les leurs. La sortie de prison et la vue de mes proches vivants ont été un moment décisif dans ma vie », raconte-t-il.

De sportif à victime de la torture

Avant la guerre, Wadiʿ était footballeur dans le club local de Beit Lahia. Aujourd’hui, il souffre de blessures multiples, notamment au bassin, à cause des sévices qu’il a subis. Il affirme : « Je ne peux plus jouer, le sport représentait tout pour moi, il m’a été volé. »

Il a perdu beaucoup de poids, au point que ses enfants et sa femme ne l’ont pas reconnu immédiatement à sa sortie. Les changements physiques et psychologiques sont visibles, tout comme les traces laissées par la peur et les déplacements forcés sur sa famille.

Wadiʿ raconte son arrestation : « Nous avons quitté Beit Lahia vers le sud pour chercher la sécurité, après que l’armée israélienne ait transformé notre ville en décombres. Arrivés à un checkpoint, ils nous ont dit que ce serait juste pour dix minutes. Je n’étais affilié à aucun groupe, j’étais simplement un athlète et un agriculteur, mais ils nous ont menottés, bandé les yeux et emmenés à la prison de Sde Tzemach. »

Dans un message adressé à la communauté internationale, il déclare : « Celui qui entre à Sde Tzemach est considéré comme disparu, et celui qui en sort renaît. J’appelle le monde et les pays arabes à agir d’urgence pour sauver les prisonniers là-bas, car ceux qui en sortent ne retrouvent pas leur esprit, ils sortent en ayant tout perdu. »

Actuellement, Wadiʿ vit dans une tente dépourvue des conditions minimum de vie, son logement ayant été entièrement détruit par les bombardements israéliens.

Il espère la fin de la guerre et la libération de tous les prisonniers palestiniens détenus en Israël, afin qu’ils puissent retrouver leurs familles et une vie normale qui leur a été arrachée.

Situation des prisonniers palestiniens selon le Hamas

À l’occasion de la Journée du prisonnier palestinien, le mouvement Hamas a dénoncé les sévices infligés aux détenus dans les prisons israéliennes. Il a souligné que ces prisonniers subissent les pires formes de torture psychologique et physique, en plus d’être privés de leurs droits fondamentaux.

Selon un communiqué publié récemment, environ 14 000 prisonniers palestiniens, dont des enfants et des femmes, ainsi que près de 2 000 détenus issus de la bande de Gaza, sont retenus depuis le 7 octobre 2023. Ils font face à de graves violations et à une privation des droits humains les plus élémentaires.

Le bureau de l’information des prisonniers affilié au Hamas a indiqué que 63 prisonniers palestiniens sont décédés dans les prisons israéliennes depuis le début des hostilités le 7 octobre, portant le nombre total de martyrs dans la cause des prisonniers à 300.

Les Palestiniens commémorent cette année la Journée du prisonnier dans un contexte dramatique. Depuis le 7 octobre 2023, Israël, avec le soutien des États-Unis, mène une opération qualifiée de génocide à Gaza, qui a fait plus de 167 000 morts et blessés palestiniens, dont une majorité d’enfants et de femmes, ainsi que plus de 11 000 disparus.

source:https://www.aljazeera.net/news/2025/4/17/%d8%a3%d8%b3%d9%8a%d8%b1-%d9%85%d8%ad%d8%b1%d8%b1-%d9%8a%d8%b1%d9%88%d9%8a-%d9%8a%d9%88%d9%85%d9%8a%d8%a7%d8%aa-%d8%a7%d9%84%d8%b9%d8%b0%d8%a7%d8%a8-%d9%81%d9%8a-%d9%85%d8%b9%d8%aa%d9%82%d9%84

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