Home ActualitéSemaine pour l’emploi des personnes handicapées: chiffres et témoignages

Semaine pour l’emploi des personnes handicapées: chiffres et témoignages

by charles
France

Une étape majeure se joue autour de l’emploi des personnes handicapées en France cette semaine, avec des débats qui mêlent chiffres, témoignages et actions concrètes des acteurs du secteur. Une étude Ifop publiée en juin 2025 indique que 60 % des répondants estiment des avancées depuis la loi de 2005, mais seulement 12 % constatent des changements majeurs. Les organisations historiques de l’insertion professionnelle, Agefiph, LADAPT et le FIPHFP, rappellent à la fois les progrès accomplis et les obstacles qui subsistent, notamment sur le plan administratif et en matière de maillage territorial. L’enjeu est de favoriser l’embauche, tout en répondant aux inquiétudes liées aux métiers en tension et au turnover des entreprises.

Photo illustrant la Semaine pour l'emploi des personnes handicapées
Photo illustrant la semaine pour l’emploi des personnes handicapées

À l’échelle nationale, la semaine pour l’emploi des personnes handicapées mobilise les acteurs publics et privés

La Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées est l’occasion de confier aux acteurs publics et privés des initiatives locales et des échanges sur les leviers de l’insertion. Dans certaines villes comme Talence, les services Emploi et Handicap, en partenariat avec France Travail, Cap Emploi et la Mission Locale des Graves, organisent une série d’événements du 17 au 21 novembre au Dôme de Talence, afin de rapprocher employeurs et candidats et de favoriser le recrutement et l’accompagnement.

Caroline Dekerle (Agefiph) : « Il y a effectivement beaucoup de choses qui ont été faites en 20 ans. Le taux de chômage des personnes handicapées est aujourd’hui de 12 % (contre 7,1 % pour l’ensemble de la population française NDLR) alors qu’il était de 18 % en 2005 et même si les 6 % de taux d’emploi prescrits par la loi de 2005 ne sont pas encore atteints (lire par ailleurs), cela progresse. Mais aujourd’hui, il reste énormément de travail pour accompagner les employeurs et les entreprises. Cela passe par démystifier le handicap, libérer la parole. Pour beaucoup, le handicap c’est systématiquement le fauteuil ou la canne blanche. C’est pourquoi il faut dire et redire qu’il y a une très grande diversité de handicaps. Et que si par exemple un fauteuil roulant, ça ne grimpe pas sur un toit… une personne malentendante elle peut parfaitement le faire. Aucun poste n’est incompatible avec le handicap. »

Karine Reverte, directrice générale de LADAPT (association organisatrice de la semaine de l’insertion) : « Ce que nous demandons, c’est la stricte application de la loi de 2005. Et malheureusement sur le plan administratif, ça n’est toujours pas le cas. Pour les employeurs, la jungle administrative persiste. Avant même de se battre pour améliorer la situation actuelle, il faudrait simplifier les démarches à effectuer en amont du recrutement d’une personne en situation de handicap. »

« Embaucher une personne en situation de handicap peut résoudre le problème des métiers en tension »

Des tabous persistent, notamment par rapport aux handicaps psychiques. Comment les briser ?

Caroline Dekerle (Agefiph) : « Encore une fois par la parole. Quelqu’un qui souffre de schizophrénie par exemple n’est pas obligé de le dire à son employeur. En revanche, s’il lui explique quels peuvent être les effets de son handicap, un léger aménagement de son temps de travail suffira. Je pourrai ainsi vous citer l’exemple d’une entreprise de taille intermédiaire qui est passée de 2% à 4% de taux d’emploi… non pas en embauchant davantage de personnes en situation de handicap, mais simplement parce que des employés ont osé déclarer leur handicap qui ne se voit pas ! »

Françoise Descamps Crosnier, présidente du FIPHFP (Insertion dans la fonction publique) : « C’est aussi une question de maillage territorial. L’important est d’avoir des relais, notamment auprès des collectivités. Ils vont finalement servir de référents pour aider les hôpitaux, les écoles… et toutes les administrations territoriales à recruter des personnes en situation de handicap. Ces relais vont aussi jouer le rôle d’ambassadeurs pour transmettre la bonne parole et dire qu’il est non seulement possible d’embaucher une personne en situation de handicap et qu’en plus cela peut résoudre le problème des métiers en tension (qui ont du mal à embaucher). »

Caroline Dekerle (Agefiph) : « Non seulement, cela permet de résoudre les problèmes de métiers en tension mais aussi de turnover. Parce que les jeunes restent plus facilement dans une entreprise qui a des valeurs et donc qui embauchent des personnes en situation de handicap. »

Selon l’étude Ifop réalisée en juin 2025 auprès d’un échantillon de 7 500 personnes en situation de handicap, les perceptions restent contrastées et les actions portées par les entreprises et les collectivités doivent encore être renforcées pour progresser durablement.

You may also like

Leave a Comment