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Une enquête judiciaire en France met en lumière l’exploitation dramatique des saisonniers travaillant dans la production de champagne. Un jugement est attendu ce lundi contre une femme accusée d’avoir fait travailler cinquante saisonniers dans des conditions inhumaines lors de la récolte des raisins.
Conditions de travail inacceptables
Les saisonniers étaient soumis à des journées de travail de treize heures sans accès à de l’eau potable et se nourrissant de nourriture avariée. Ces cinquante vendangeurs, employés par l’agence de travail temporaire Anavim, se trouvaient dans une situation qui ne favorisait pas du tout la joie de vivre.
Découverte des abus
Les conditions de vie des travailleurs étaient précaires, vivant dans un bâtiment abandonné à Nesle-le-Repons, dans la région viticole de la Champagne. Leur situation a été révélée grâce à une alerte d’une voisine, ce qui a conduit à l’intervention d’inspecteurs.
Tous les travailleurs étaient des migrants en situation irrégulière provenant de pays d’Afrique de l’Ouest, recrutés via WhatsApp avec la promesse d’un emploi bien rémunéré.
Poursuites et sanctions judiciaires
Le procureur a requis quatre ans de prison, dont deux avec sursis, pour le directeur kirghize d’Anavim, accusé de traite des êtres humains et d’exploitation. Deux autres complices, l’un français et l’autre kirghize, encourent des peines de jusqu’à trois ans de prison pour avoir recruté ces migrants.
Un besoin croissant de saisonniers
Les vendangeurs jouent un rôle crucial dans la région, où plus de 16 000 agriculteurs cultivent près de 35 000 hectares de vignes, nécessitant chaque automne environ 120 000 saisonniers pour la récolte.
La France a mis en place des réglementations strictes concernant le traitement des saisonniers, mais des abus persistent. En 2023, six vendangeurs sont décédés, probablement d’un coup de chaleur, et d’autres affaires judiciaires ont mis en lumière des abus similaires.
Perspectives du secteur viticole
Cette situation soulève des questions quant à la responsabilité des consommateurs. Henrico van Lammeren, président de la Koninklijke Vereniging Nederlandse Wijnhandelaren, indique qu’il est difficile de garantir l’absence d’exploitation dans la chaîne d’approvisionnement. Il souligne l’importance de discuter ces enjeux directement avec les producteurs de vin.
Répercussions pour l’agence Anavim
Au-delà des peines de prison pour la direction d’Anavim, la fermeture de l’agence a été demandée, accompagnée d’une amende de 200 000 euros pour la coopérative de viticulteurs qui l’a employée.