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Le militant libanais propalestinien Georges Abdallah, dont la libération a été ordonnée par la justice française, est sur le point de quitter sa prison du sud de la France pour rejoindre Beyrouth, après plus de 40 ans de détention. Abdallah a été condamné pour complicité dans l’assassinat de diplomates américain et israélien.
Un jour historique
C’est un moment marquant pour l’un des plus anciens détenus de France. Georges Abdallah, âgé de 74 ans, sortira ce vendredi 25 juillet du centre pénitentiaire de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) pour prendre un vol vers Beyrouth après avoir purgé plus de quatre décennies derrière les barreaux.
Lors d’une conférence de presse, son frère, Robert Abdallah, a annoncé qu’il était attendu au Liban « samedi entre midi et 14 h ». Toutefois, des sources indiquent qu’il pourrait arriver dès vendredi.
« Très heureux »
Jean-Louis Chalanset, l’avocat d’Abdallah, l’a vu une dernière fois dans sa cellule et a déclaré qu’il semblait « très heureux » de sa libération, bien qu’il soit conscient du contexte difficile au Moyen-Orient. La cour d’appel de Paris a ordonné sa libération, à condition qu’il quitte le territoire français et n’y revienne plus. Bien qu’il ait été éligible à la libération depuis 1999, ses précédentes demandes avaient échoué.
La décision de libération a été contestée par le parquet général de Paris, qui a annoncé un pourvoi en cassation, mais cela ne suspend pas son départ.
Derniers préparatifs avant le départ
Au cours des jours précédents, Georges Abdallah a vidé sa cellule, ornée d’un drapeau rouge de Che Guevara et remplie de livres et de journaux. Il a confié ses affaires à son comité de soutien, qui a vu environ 200 personnes manifester devant la prison en signe de soutien. Abdallah ne partira qu’avec « une petite valise », selon son avocat.
Retour au pays natal
Les proches de Georges Abdallah espèrent qu’il sera accueilli au « salon d’honneur » de l’aéroport de Beyrouth. Ils ont sollicité l’autorisation des autorités libanaises, qui avaient longtemps demandé la libération d’Abdallah. Il se rendra ensuite à Kobayat, son village natal, où un accueil populaire est prévu.
L’AFP a rapporté que le détenu avait déclaré : « Quarante ans, c’est beaucoup, mais on ne les sent pas quand il y a une dynamique de lutte ». Les magistrats de la cour ont jugé la durée de sa détention « disproportionnée » par rapport aux crimes commis. Abdallah, ancien chef des FARL, a été considéré comme un « symbole passé de la lutte palestinienne ».
Un passé controversé
Dans le contexte de la guerre civile libanaise et de l’invasion israélienne en 1978, les FARL avaient ciblé les intérêts israéliens et américains. Avant son arrestation en 1984, Georges Abdallah avait été impliqué dans plusieurs attaques en France qui avaient fait deux victimes. Il demeure une figure emblématique, bien qu’il ait nié son implication et rejeté la condamnation de ce qu’il appelle des « actes de résistance ».