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Deux ans après l’affaire Hedi, l’enquête continue et met en lumière les actions des policiers de la Brigade Anti-Criminalité (BAC) impliqués dans cette affaire. Selon des informations révélées par Mediapart et Marsactu, l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) a publié un rapport le 13 février, appelant à un conseil de discipline contre les quatre policiers mis en examen pour violences aggravées, ainsi que contre leur cheffe, Virginie G.
Usage disproportionné de la force
Dans ce rapport de 200 pages, l’IGPN critique un « usage disproportionné » de la force envers Hedi, un jeune homme qui, lors des événements de la nuit du 1er au 2 juillet 2023 à Marseille, ne représentait pas de menace immédiate. La cheffe de la BAC, Virginie G., a été accusée de ne pas avoir empêché ses agents d’agir de manière violente, alors qu’elle a assisté à la scène, contredisant ainsi ses affirmations antérieures.
Les blessures d’Hedi
Hedi a subi de graves blessures à la tête suite à un tir de lanceur de balles de défense (LBD) pendant les émeutes qui ont suivi la mort du jeune Nahel à Nanterre. Il a accusé la police de l’avoir ciblé et d’avoir été victime de coups de poing et de pied. Malgré des témoignages minimisant les faits, des images diffusées par Mediapart en octobre 2023 ont corroboré son récit, montrant la violence infligée.
Victime d’un trauma crânien, Hedi a passé une semaine en réanimation et deux semaines en neurochirurgie, subissant deux interventions chirurgicales qui ont nécessité le retrait d’un morceau de crâne. « Des fois, je me dis que je vais me réveiller, mais en fait je me réveille toujours avec la tête déformée, avec ces migraines, avec cet œil flou », confiait-il à Konbini quelques semaines après les faits.
Réactions des avocats
Contactés par BFMTV, les avocats de Hedi ont exprimé leur satisfaction quant aux conclusions de ce rapport. Me Mehdi Khezami a déclaré : « Ce rapport nous conforte dans notre idée et ne fait que confirmer ce que l’on avance depuis plusieurs mois, à savoir que la commandante de police a assisté aux violences commises par ses subordonnés et qu’elle s’est abstenue d’intervenir ». Selon eux, cette abstention constitue une faute disciplinaire, et des éléments pénaux pourraient également justifier sa mise en examen.
Les faits selon les images
Les images révélées en octobre dernier par Mediapart montrent Hedi recevant un tir de LBD à une distance de 5 à 8 mètres, une pratique formellement interdite. Après avoir chuté, il a été frappé au sol par les agents, une agression qui a conduit à la mise en examen des quatre policiers. L’auteur du tir de LBD a été placé en détention provisoire pendant 40 jours, mais a été libéré le 1er septembre 2023.