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Le cyclisme a connu une transformation radicale ces dernières années, s’inspirant des techniques de pointe de la Formule 1 pour améliorer la vitesse sur le Tour de France. Les équipementiers rivalisent d’innovations depuis une décennie, cherchant à rendre les vélos et les tenues des coureurs toujours plus rapides.
Une quête ininterrompue de vitesse
Sur le Tour de France, pédaler plus fort ne suffit plus pour gagner. Depuis dix ans, les fabricants de vélos et les équipementiers des équipes engagées sur la Grande Boucle se livrent une véritable course à l’armement. Leur objectif est simple : rendre les coureurs les plus rapides possible. Pierre Rolland, ancien coureur, souligne que même après sa carrière, il roule plus vite aujourd’hui sur les mêmes parcours.
Indépendamment de leur préparation physique, les coureurs n’ont jamais été aussi rapides. Comme l’indique Rolland, l’aérodynamisme est travaillé sur tous les éléments, y compris les vélos, les tenues, les bidons et même les positions des coureurs. Benjamin Thomas, champion olympique, confirme cette recherche de gains marginaux dans tous les aspects de la performance.
La révolution Sky
Les coureurs, tels que Matej Mohoric, s’impliquent de plus en plus dans la conception de leur monture. Pierre Rolland avoue même avoir investi personnellement dans des améliorations pour son vélo. Cependant, le gros du travail incombe aux fabricants, à l’image de Lapierre, qui collabore avec la PicNic-Post NL. Dorian Tabeau, responsable marketing chez Lapierre, explique que la quête de perfectionnement des vélos a vraiment pris son essor avec l’équipe Sky de Christopher Froome.
Les vélos professionnels, comme le Lapierre Xelius DRS, sont devenus de véritables bijoux technologiques. Composés de 560 pièces de carbone, ces vélos affichent un poids inférieur à un kilo, avec un poids minimum exigé par l’UCI de 6,8 kg.
Aérodynamisme au centre des préoccupations
Traditionnellement, le poids a été considéré comme l’élément le plus crucial pour un vélo. Cependant, Dorian Tabeau insiste sur le fait que l’aérodynamisme prime désormais. Dès 15 km/h, la résistance à l’air devient vitale, et les concepteurs ont abandonné l’idée de créer des vélos distincts pour les sprinteurs et les grimpeurs au profit d’un modèle unique.
Chaque partie du vélo est optimisée pour minimiser la résistance. Tabeau rappelle que des améliorations peuvent être apportées en trois à six mois, adaptant le vélo aux besoins spécifiques des coureurs.
Les défis de la sécurité
Malgré toutes ces innovations, la sécurité demeure une préoccupation majeure. Selon Lapierre, seulement 10 % de l’aérodynamisme d’un coureur provient de la machine ; le reste est influencé par le coureur lui-même. C’est pourquoi les équipementiers textiles, comme Ekoï, travaillent également à l’optimisation des tenues. Stéphane Rossetto, ancien coureur et maintenant responsable chez Ekoï, souligne que chaque pièce de textile est étudiée pour maximiser les gains aéro.
Les innovations en matière de sécurité, cependant, pourraient freiner le progrès en matière de performance. Les coureurs sont souvent confrontés à des choix difficiles entre vitesse et sécurité, et des casques inadéquats sont parfois portés lors des courses.
Un avenir à double tranchant
Marc Madiot, un expert du cyclisme, évoque la nécessité de ralentir lorsque les vélos deviennent trop rapides par rapport aux parcours. Dorian Tabeau et Benjamin Thomas s’accordent à dire que des solutions doivent être envisagées pour garantir la sécurité tout en continuant à innover. Les prochaines avancées pourraient mettre l’accent sur la résistance et la sécurité plutôt que sur la vitesse brute.