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Les glaciers Alsace confirment un bilan estival globalement favorable malgré un démarrage de saison hésitant : après un printemps capricieux, plusieurs producteurs locaux signalent une hausse des ventes et des courbes qui suivent de près les températures de l’été 2024.
Glaciers Alsace : un été 2024 marqué par le retour du beau temps
Parmi les professions dépendantes de la météo, les glaciers figurent en bonne place : « les glaciers préfèrent toujours qu’il fasse beau », résume Justine Erhard, responsable marketing et communication du groupe familial Erhard. Le groupe, présent dans tous les secteurs de distribution et actif dans plusieurs segments, concentre toutefois son cœur de métier sur les glaces et desserts surgelés.
Sur le site de Masevaux, siège du groupe, la production est actuellement tournée vers les bûches glacées destinées à Noël, autre pic d’activité pour l’entreprise. N’empêche : l’été n’est pas fini et les courbes des ventes, en particulier dans les quatre magasins de vente directe, demeurent peu ou prou voisines des courbes de température. Le lancement de saison autour de Pâques avait été « pas terrible », mais les ventes ont été « bien meilleures que l’année dernière » ; le mois de juillet, en particulier, a été beaucoup plus favorable que celui de l’année précédente, quand la pluie était fréquente.
Acteurs locaux : Erhard, Alba et Franchi face à la saison estivale
Parmi les glaciers interrogés, Alba, Erhard et Franchi témoignent de tendances communes mais aussi de spécificités. Alba, artisan installé à Vieux-Thann, alimente principalement les professionnels de la restauration du Grand Est et revendique une progression importante de sa production au fil des années.
« Quand il fait plus chaud, les terrasses sont davantage occupées… et les gens mangent plus de glace », explique Mathieu Calligaro, à la tête, avec son cousin, du fabricant de glaces artisanales Alba. L’atelier produit quelque 500 000 litres par an et emploie 25 collaborateurs. Le chiffre d’affaires est de 4 millions d’euros, et la production actuelle représente quinze fois plus qu’il y a vingt ans, lorsque Mathieu Calligaro a repris l’entreprise : « Nous faisons un gros travail commercial ». Alba revendique quelque 240 parfums différents, avec des créations singulières — « chèvre frais romarin », « foie gras » ou « poivre de sichuan » — qui séduisent notamment des restaurateurs.
Le strasbourgeois Franchi, représenté par Laurent Franchi, a une activité particulièrement saisonnière : 70 % du chiffre d’affaires est réalisé sur quatre mois et l’effectif passe de 10 à 40 personnes selon la période. La maison, fondée en 1934, dispose d’un kiosque près du parc de l’Orangerie, de quatre boutiques dans la Grande Île, d’un restaurant dans le quartier du Contades et de franchisés à Colmar, Barr et Sélestat. Tous distribuent directement les plus de 100 000 litres annuels produits au laboratoire de Geudertheim.
« On est comme la fourmi de la fable, on travaille beaucoup en été pour tenir l’hiver », dit Laurent Franchi. Après un été 2024 qui a été selon lui « le pire depuis 25 ans », la saison 2025 a été « très belle. On espère que ça va continuer », confie-t-il. Les tendances observées cette année incluent la vogue de la « glace Dubaï » et l’intérêt pour le parfum safran ; en fin de saison, les équipes misent sur des parfums de rentrée comme la quetsche cannelle, avant de passer à la vente de marrons grillés, autre produit très saisonnier. De 1,6 million d’euros en 2024, le chiffre d’affaires pourrait passer à 2,2 cette année, selon les associés.
Ventes et temporalité
Globalement, les glaciers de la région constatent une forte corrélation entre température et vente glace : les périodes chaudes dopent la fréquentation des terrasses et la consommation, tandis que des printemps pluvieux pèsent sur le début de saison. Les acteurs interrogés mettent en avant des efforts commerciaux et des innovations de parfums pour élargir la demande au-delà des mois les plus chauds.
À court terme, la fin de l’été et l’éventuel « été indien » resteront des facteurs déterminants pour les volumes vendus avant la transition vers les productions d’automne et d’hiver, plus axées sur les bûches et les marrons grillés.