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Squats de Nouméa : un cri de colère sociale

by Chia
France, Nouvelle-Calédonie

Les squats de Nouméa : révélateurs de la colère sociale en Nouvelle-Calédonie

Les squats de Nouméa se sont révélés être des foyers de mobilisation significatifs durant l’insurrection qui a débuté le 13 mai. Ces zones d’habitat informel, souvent négligées par les politiques publiques, abritent une population marginalisée depuis deux décennies.

Un quotidien difficile

Dans un des quartiers, six enfants jouent à l’ombre de grands arbres tandis que Rose et Maurice, leurs parents, s’affairent autour de leur nouveau foyer. Il y a environ un an, après avoir vécu plusieurs années dans des appartements gérés par la Société immobilière de Nouvelle-Calédonie (SIC), ils ont dû déménager vers le squat du Caillou bleu, à l’entrée de Nouméa. Comme beaucoup d’autres familles, ils ont choisi ce mode de vie par nécessité, face à l’augmentation du coût de la vie.

Rose explique : « C’était devenu trop cher. Entre le loyer, l’eau, l’électricité et la nourriture… il ne restait plus rien. » Le salaire de Maurice, employé dans le bâtiment, peine à couvrir leurs besoins essentiels, avec un revenu d’environ 1 300 euros. Depuis 2011, les prix de l’alimentation en Nouvelle-Calédonie ont grimpé de près de 25 % et le taux de pauvreté, mesuré à 18,3 % en 2019, est plus du double de celui observé en métropole.

La jeunesse en colère

Le parcours de Tale, 46 ans, est similaire. Expulsé de son logement, il rembourse progressivement sa dette envers le bailleur. Sans emploi, il se repose sur l’entraide familiale et les récoltes de son jardin. Il se questionne : « Quand on vit dans les logements sociaux, on travaille pour payer les factures et au final… rien du tout. Comment faire, surtout avec des enfants ? »

Seven, un résident du squat de Tina, affirme que c’est ce « mal-être, la colère et les frustrations » ressentis principalement par les jeunes qui ont éclaté lors des événements du 13 mai. Les squats, tout autant que les quartiers populaires, ont été des berceaux de révolte. Seven précise : « Pour moi, le 13 mai, c’est la jeunesse qui s’est réveillée. Ils se rendent compte que le mode de vie individualiste les empêche d’exprimer leur culture, d’exister et d’être pris en compte. Les jeunes voient la vie de leurs parents et n’ont aucune perspective. »

Les squats de Nouméa deviennent ainsi des symboles d’une colère sociale croissante, mettant en lumière les inégalités et les difficultés rencontrées par une partie de la population de Nouvelle-Calédonie.

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