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Le leader travailliste Sir Keir Starmer et la chancelière de l’Échiquier Rachel Reeves seront sous le feu des questions des députés ce mercredi, alors que le président américain Donald Trump s’apprête à annoncer de nouveaux tarifs douaniers susceptibles de perturber leurs plans économiques.
Une annonce attendue au White House
Donald Trump devrait dévoiler des tarifs importants lors d’un événement à la Maison Blanche aux alentours de 21h, heure britannique, qu’il a qualifié de « jour de libération ». Les ministres britanniques espèrent encore parvenir à un accord avec les États-Unis qui offrirait une certaine protection contre ces taxes à l’importation. Toutefois, Sir Keir a reconnu que « la probabilité est qu’il y aura des tarifs » sur les exportations britanniques.
Les conséquences économiques
Avant l’annonce de M. Trump, Sir Keir participera aux questions du Premier ministre, tandis que la Commission des finances de la Chambre des communs interrogera la chancelière sur ses déclarations de printemps de la semaine dernière, en se concentrant sur les implications que ces nouveaux tarifs pourraient avoir sur les plans de Rachel Reeves.
Les économistes de l’Office for Budget Responsibility ont averti que ces tarifs pourraient réduire l’« espace de manœuvre » de Mme Reeves face à son objectif d’endettement, nécessitant ainsi des coupes budgétaires supplémentaires ou des hausses d’impôts pour respecter les règles qu’elle s’est fixées. Cela pourrait également entraîner une diminution de 1 % de la taille de l’économie.
Risques pour l’industrie automobile
Une analyse de l’Institut pour la recherche sur les politiques publiques (IPPR) a suggéré que des tarifs sur les importations de voitures mettraient en péril 25 000 emplois au Royaume-Uni et « déstabiliseraient complètement l’industrie automobile britannique ». Bien qu’un accord semble peu probable avant l’annonce de M. Trump, des négociateurs britanniques poursuivraient des discussions axées sur la technologie.
Un tel accord pourrait inclure des modifications potentielles de la taxe sur les services numériques – qui impose une redevance de 2 % sur les revenus de plusieurs grandes entreprises technologiques américaines – en échange d’une exemption des tarifs. Les ministres ont refusé de nier que des changements concernant cette taxe étaient envisagés.
Réactions politiques
Mardi soir, le ministre des Finances, James Murray, a déclaré qu’il ne fournirait pas de « commentaire continu » sur les négociations, mais a ajouté que le « principe » de toute décision serait « les entreprises payant leur juste part ».
Les libéraux-démocrates, qui s’opposent fermement à toute modification de la taxe sur les services numériques, ont exhorté le gouvernement à former un « front uni » avec le Canada et l’UE, arguant que l’approche du Labour consistant à « se rapprocher de Trump » avait échoué.
Calum Miller, porte-parole des affaires étrangères du parti, a déclaré : « Malgré des semaines de refus de critiquer le comportement nuisible de Donald Trump, il est maintenant de plus en plus évident que le gouvernement ne parviendra pas à obtenir une exemption pour le Royaume-Uni avant la guerre tarifaire mondiale de Trump. »
Position du gouvernement conservateur
Cependant, la leader conservatrice Kemi Badenoch a déclaré que le gouvernement ne devrait pas riposter, affirmant à LBC mardi qu’un accord commercial était le « meilleur moyen » d’éviter les tarifs et que la riposte « rendra tout le monde plus pauvre ». Elle a ajouté : « C’est un moment pour une diplomatie significative et montrer que, si vous imposez des tarifs, les personnes qui souffriront ne seront pas seulement nos exportateurs, mais aussi le consommateur américain qui devra payer plus. »
Les implications pour l’industrie automobile britannique
Il n’est pas clair ce que M. Trump annoncera mercredi, mais son administration considère l’application de la TVA comme discriminatoire envers les produits américains, ce qui pourrait entraîner une réponse avec des tarifs de 20 % sur les importations en provenance du Royaume-Uni. Trump a déjà annoncé qu’un impôt à l’importation de 25 % sera introduit sur toutes les voitures importées aux États-Unis, une mesure qui portera un coup dur à l’industrie automobile britannique.
Environ 16,9 % des exportations automobiles britanniques étaient destinées aux États-Unis l’année dernière, représentant plus de 101 000 unités d’une valeur de 8,9 milliards d’euros.

