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L’essor des nouvelles technologies dans la vie quotidienne des seniors soulève de nombreuses questions, notamment sur leur impact sur la cognition. Alors que certains évoquent la démence numérique liée à une surexposition aux écrans, une étude américaine démontre que l’usage des outils digitaux pourrait au contraire protéger contre les troubles cognitifs chez les personnes âgées.
Des chiffres clés sur l’usage du numérique chez les seniors
Selon le Baromètre du numérique réalisé par le Crédoc, 82 % des Français âgés de 12 ans et plus se connectent à internet quotidiennement, et 91 % possèdent un smartphone. Parmi eux, 70 % des seniors de plus de 70 ans utilisent un téléphone intelligent. Cette omniprésence des technologies digitales interroge sur leurs conséquences possibles sur la santé cognitive des utilisateurs âgés.
Alors que la démence numérique est souvent invoquée comme une pathologie provoquant pertes de mémoire et déclin intellectuel, des chercheurs américains contestent cette hypothèse. Ils affirment que les nouvelles technologies peuvent réduire les risques de troubles cognitifs, particulièrement chez les seniors.
Une diminution de 58 % des risques de troubles cognitifs
Le neuropsychologue Jared F. Benge, de la Dell Medical School, et le professeur Michael K. Scullin de l’Université Baylor, ont analysé 136 études impliquant plus de 400 000 adultes. Ils concluent que l’utilisation des technologies digitales n’engendre pas de démence numérique, mais agit comme un facteur protecteur, réduisant de 58 % le risque de troubles cognitifs chez les personnes âgées.
Apprendre à utiliser des smartphones, tablettes ou ordinateurs représente un défi mental stimulant. Des activités telles que l’installation ou la mise à jour de logiciels sollicitent les capacités cognitives, entraînant une amélioration notable des fonctions cérébrales.
Maintien de l’autonomie et renforcement des liens sociaux
Au-delà de la protection cognitive, les nouvelles technologies favorisent l’autonomie des seniors malgré le déclin naturel des capacités mentales. Des applications comme le GPS ou les services bancaires en ligne permettent de conserver une certaine indépendance et de réduire la dépendance.
Par ailleurs, ces outils numériques jouent un rôle important dans la lutte contre l’isolement social. Selon Michael K. Scullin, ils offrent aux aînés la possibilité d’échanger rapidement avec leurs proches, de partager des photos ou d’envoyer des e-mails, renforçant ainsi les liens familiaux et amicaux.
Encourager l’apprentissage numérique chez les seniors
Forts de ces résultats encourageants, les chercheurs recommandent aux familles d’accompagner leurs aînés dans la découverte des technologies. Malgré certains risques liés à une surexposition aux écrans, comme la distraction, les effets cognitifs positifs sont observés depuis les années 1990.
Michael K. Scullin préconise un apprentissage progressif et patient, en initiant les seniors à des outils simples comme les applications de messagerie ou les calendriers numériques sur smartphone ou tablette.
